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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Ces quelques versets constituent une synthèse doctrinale particulièrement dense, qui explicite l’enseignement de la rencontre avec Nicodème. Le style est très johannique : une alternative contrastée qui nous oblige à un choix et à un engagement radicaux. « Celui qui vient d’en haut » est identifiable sans aucune ambiguïté : il ne peut s’agir que du Verbe fait chair (Jn 1,14). Il est « au-dessus de tout » car il vient d’auprès du Père dont il partage la majesté. En opposition nous trouvons : « celui qui est de la terre » ; le singulier semble renvoyer à Nicodème, « chargé d’instruire Israël », mais ignorant des choses de Dieu. Aussi « parle-t-il de façon terrestre » et ne comprend-il pas le langage que lui tient Jésus : « Comment cela peut-il se faire ? » (Jn 3,9). La rencontre aboutit à un échec : « Celui qui vient du ciel rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne n’accepte son témoignage ». Ce constat douloureux est en fait une reprise de la Parole adressée par Notre-Seigneur lui-même à Nicodème : « Nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous n’acceptez pas notre témoignage » (Jn 3,11). La répétition à quelques versets de distance, laisse supposer que la souffrance ressentie par Jésus devant le refus de son témoignage, était partagée par l’auteur de l’évangile. N’est-ce pas la souffrance qu’éprouvera tôt ou tard tout disciple qui s’est engagé dans le ministère du témoignage ? Pourtant, même si notre prédication semble stérile, il nous faut persévérer, car « la Parole qui sort de la bouche de Dieu ne lui revient pas sans résultat, sans avoir fait ce qu’il veut, sans avoir accompli sa mission » (Is 55, 11). Toute parole prononcée dans l’Esprit porte son fruit en temps voulu, car ce même Esprit nous précède dans le cœur de ceux qui nous écoutent, et « celui qui accepte son témoignage, certifie par là que Dieu dit la vérité ». Cette vérité se résume en une déclaration d’amour inouïe : « Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main ». « Tout » renvoie à l’ensemble de la création, en particulier à l’humanité, égarée dans le péché et la mort. Le Père nous a donc remis entre les mains de ce Fils qu’il aime ; il nous a donnés à lui. Mais en même temps, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). C’est donc un don réciproque, c’est-à-dire une alliance nuptiale que le Très-Haut nous propose. Nous offrons au Verbe notre chair passible et mortelle, et il nous donne part à sa vie éternelle dans le sein du Père : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). Telle est la Bonne Nouvelle : « celui qui croit au Fils a la vie éternelle », car en Jésus, le Père « lui donne l’Esprit sans compter ».
Fort de cette Parole, demandons-nous où, aujourd’hui, le Seigneur nous invite à témoigner de l’œuvre du salut, « avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (1ère lect.).

« Seigneur tu nous fais l’honneur de nous appeler à ton service pour l’annonce de l’Evangile. Ne permet pas que la peur nous paralyse. Face aux discours stériles de “ceux qui sont de la terre”, donne-nous de rendre fièrement “témoignage de ce que nous avons vu et entendu” ; afin que ton sang, versé “pour la conversion et le pardon des péchés”, puisse porter tout son fruit de salut. »


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