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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie du Temps Pascal

La scène est un peu déroutante. Elle se passe de nuit, temps favorable à la révélation chez saint Jean. Les disciples ont à traverser la mer, pour rejoindre l’autre rive. La mer ne représente donc qu’une étape, un chemin à emprunter.

Certes, la tempête fait rage, ce qui est toujours un phénomène impressionnant. Mais les disciples en ont vu d’autres ; ils sont de bons navigateurs, ils sauront rejoindre leur but à bon port. La peur qu’ils éprouvent ne vient pas du vent ni des vagues. Ils ont peur parce qu’ils voient, tâche lumineuse sur un écran obscur et agité, Jésus, marchant à leur rencontre.

Tous les regards convergent en effet vers la personne de Jésus. Les eaux démontées ne sont pas un adversaire dont il faudrait venir à bout. Comme jadis dans le livre de l’Exode, elles ne sont qu’un chemin par lequel Dieu nous conduit. Aujourd’hui, celui qui guide le voyage est Jésus, le nouveau Moïse. Grâce à lui, l’eau qui sépare les deux rives devient le chemin qui réunit, qui mène à la vraie vie. Voilà le grand passage, la nouvelle Pâque qui s’accomplit. Par ce signe Jésus nous révèle que Dieu agit en personne. Les disciples l’ont bien compris, la crainte qu’ils éprouvent en est la preuve.

La révélation culmine dans la parole de Jésus. En effet, quand Dieu dévoile sa présence, il bannit toute peur. Et dans le « c’est moi », Jésus prononce le « Je suis » divin. Jésus est à la fois le nouveau Moïse et Dieu lui-même.

Si jamais la Pâque avait à nos yeux l’image d’un clivage entre deux Jésus différents, le Jésus charnel proche de nous et le Jésus glorieux déjà près du Père, entre l’homme extraordinaire et le Dieu unique, cet épisode nous rappelle que Jésus n’a jamais cessé d’être pleinement homme et pleinement Dieu. C’est ce que reconnaissent les disciples quand ils veulent le prendre avec eux dans la barque, dans un geste de coopération confiante. Ils demandent à Dieu qui montre le chemin de partager leur route.

C’est alors que la barque touche terre. On s’attendait à ce qu’il reste du chemin, mais il n’y en a plus à parcourir. Ainsi en va-t-il lorsque nous reconnaissons la présence du Ressuscité dans nos vies. Une fois que nous lâchons prise et que nous laissons le don de sa paix porter son fruit de confiance et d’abandon, la terre ferme prend la place de la mer démontée. Vouloir prendre Jésus dans notre barque, c’est lui demander d’établir en nous son règne de paix. Parvenir à demander à Jésus d’être le capitaine de nos vies est faire entièrement le voyage de la foi.

Seigneur Jésus, garde nos yeux fixés sur toi. Que la douceur de ta présence illumine la nuit de nos peurs et nous donne d’avancer fermement sur le chemin de la foi, dans la force de la résurrection.


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