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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Ascension

Les derniers versets du dernier chapitre de l’évangile de Luc font charnière avec le début du livre des Actes des Apôtres, où la scène de l’Ascension est racontée une seconde fois (1ère lect.). Dans l’évangile elle figure en conclusion d’un récit : la mission de Jésus s’achève sur terre, il est emporté au ciel. Dans les Actes, le même événement est situé au début d’un livre, et donc relaté dans l’optique d’un commencement : voici que commence le temps des témoins, qui durera jusqu’au retour de Jésus, lorsqu’« il reviendra de la même manière qu’ils l’ont vu s’en aller vers le ciel » (Ac 1,11).
Voilà une promesse qui certes nous réjouit, mais devons-nous attendre la fin des temps pour voir revenir le Christ ? Ce n’est pas ce que nous dit la liturgie : l’extrait de la lettre aux Hébreux que nous avons entendu en seconde lecture affirme que « le Christ, après s’être offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude, apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent ». Qu’est-ce que le salut sinon la participation à la vie divine dans l’Esprit ? La seconde apparition du Christ n’est pas la Parousie, mais sa venue dans nos cœurs par la descente de l’Esprit Saint, fruit divin de sa Passion victorieuse.
La description de l’Ascension au livre des Actes (1ère lect.) confirme cette interprétation : Jésus est disparu aux yeux des apôtres « dans une nuée » - symbole de l’Esprit ; et les Anges déclarent qu’il « reviendra de la même manière qu’ils l’ont vu s’en aller vers le ciel » - c’est-à-dire dans la nuée de l’Esprit, qui descendra sur les apôtres réunis autour de Marie au Cénacle, le jour de Pentecôte.
L’Ascension n’est donc pas le récit d’un départ, mais l’inauguration d’un nouveau mode de présence, auquel les apôtres seront initiés lorsqu’ils recevront la « force de l’Esprit Saint qui viendra sur eux ». Le Christ lui-même pourra alors continuer son ministère et témoigner à travers eux de la Bonne Nouvelle de l’amour du Père, « dans toute la Judée, la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (1ère lect.).
Il est d’ailleurs significatif qu’après que Jésus les ait bénis et ait été « emporté au ciel », les disciples « se prosternèrent devant lui » : c’est donc qu’il n’est pas absent. Ils adorent leur Maître dans ce nouveau mode de présence qui est désormais le sien au milieu d’eux - comme au milieu de nous aujourd’hui. La joie dont ils sont remplis, n’est autre que celle de l’Esprit Saint, qui les conduit au Temple pour y bénir Dieu « en esprit et vérité » - comme nous-mêmes le faisons ce matin, poussé par ce même Esprit.
On comprend dès lors que jusqu’au début du quatrième siècle, en certains lieux (comme en Palestine par exemple), on commémorait l’Ascension le jour de la Pentecôte : le temps des apparitions du Ressuscité se termine, mais le Christ demeure présent au milieu des siens, il « revient vers eux », par le don de son Esprit, en qui nous sommes rendus participants de sa filiation divine (cf. 2 P 1,4).
Le récit de Luc se termine au Temple, c’est-à-dire là où il avait commencé : la liturgie inachevée du prêtre Zacharie, peut désormais s’étendre en louange universelle dans le sanctuaire du monde, où brûlera bientôt le Feu de l’Esprit.

« Seigneur, tu attends de nous que nous soyons les torches vivantes qui portent partout le Feu de l’amour : embrase-nous par ton Esprit, "revêt-nous de la force venue d’en-haut", pour que nous puissions "affirmer sans fléchir notre espérance", en nous appuyant sur ta seule "fidélité, toi qui as promis" d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »


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