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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Jésus prie « pour tous ceux qui accueilleront sa parole » : le premier facteur de rassemblement c’est la parole : c’est par elle et autour d’elle que Jésus est venu rassembler les enfants de Dieu dispersés. Mais cette parole ne suffit pas pour faire l’unité : il faut un autre don : celui de la « gloire », c’est-à-dire de l’Esprit, pour réaliser l’unité. La parole s’écoute ; la gloire se contemple : « Ils verront ma gloire ». L’unité implique l’écoute commune d’une même Parole, mais aussi la contemplation - l’accueil reconnaissant - de l’unité comme un don. Cette unité n’est pas imposée de l’extérieur : elle procède de l’intérieur même du groupe des croyants, en rassemblant les diverses interprétations de l’unique Parole. « Contempler la gloire » signifie accueillir les différences comme un don, même celles qui viennent bousculer mes habitudes et mes façons de voir ; car elles ouvrent une brèche qui me permet de sortir de ma suffisance, de l’illusion d’avoir « compris » le mystère, et me permettent d’accéder à de nouveaux horizons, insoupçonnés.
Ce qui manifeste que cette Parole est vraiment celle d’un Père, c’est précisément qu’elle ne conduit pas à l’uniformité, mais suscite les différences. Le modèle de cette unité nous est donné dans la communion des Personnes divines, unies dans leurs différences par le lien vivant de l’amour qui est Esprit. Aussi l’unité que ce même Esprit veut susciter entre ceux qui se sont laissé rassembler par la Parole, est-elle une communion d’amour qui ne gomme pas les différences, mais où chacun enrichit les autres en partageant sa propre rencontre avec le Dieu vivant.
Une telle unité demeure fragile : depuis le péché des origines, l’homme a toujours tenté d’imposer l’uni(formi)té en dominant les autres par une parole totalitaire ne supportant pas la contradiction. La longue histoire de l’humanité l’atteste : ce genre de réduction à l’identique, imposée par la violence d’une parole totalitaire, conduit nécessairement à la violence. C’est pourquoi Jésus insiste : « Je leur ai fait connaître ton Nom », ce nom de « Père », du seul Père véritable, dont la parole libère, ouvre sur les autres, met en disposition d’accueil, pour réaliser, dans l’Esprit, l’unité telle que Dieu la concevait dès les origines en nous créant à son image.
Œuvrer inlassablement à l’unité, constitue le cœur de la mission de l’Eglise - une mission qui découle de son essence : « L’Eglise est dans le Christ le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise : Lumen Gentium). Certes l’Eglise-communion est encore un programme à accomplir ; mais elle est aussi déjà une réalité offerte dans l’Esprit : à nous de la faire advenir en devenant, là où nous sommes, des artisans de communion en étant des serviteurs de la Parole.


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