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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

samedi, 8ème semaine du temps ordinaire

Les membres de sanhédrin, dont l’opposition à Jésus est manifeste, veulent savoir de qui Jésus a reçu son autorité. Jésus promet de révéler son secret, mais il exige de recevoir d’abord une réponse à la question qu’il pose : « le baptême de Jean venait-il du Ciel ou des hommes ? ». Ses opposants gardent le silence. Leur calcul démasque la peur qui habite leur cœur. Ils ne cherchent pas la vérité, mais seulement les attitudes qui assurent la reconnaissance de leur autorité par la foule. Or voici que, quoi qu’ils répondent, ils perdront la face et la reconnaissance de la foule. Ainsi cet échange met-il en lumière la différence entre l’autorité de Jésus, qu’il tient du Père, et l’autorité des sanhédrites, qui tient à un fil.

Le cœur de cet évangile n’est pourtant pas dans la dénonciation de la fausseté des membres du sanhédrin. Jésus défend l’autorité qui vient du Père en mettant en avant le baptême ; il désire en effet que nous nous fassions une représentation juste de celui qu’il nous fait appeler « Notre Père » et la vie nouvelle qu’il nous donne. Or on ne peut pas accueillir la révélation de l’amour du Père lorsqu’on se place en défiance vis-à-vis de toute forme d’autorité terrestre, qui est d’abord paternelle – ni même en demeurant figé dans une expérience malheureuse de la paternité terrestre. Le Père des Cieux n’est pas un refuge contre une paternité déficiente ou insupportable. Il ne peut pas être connu authentiquement s’il est perçu comme un remède aux échecs de la vie filiale humaine.

Ainsi, quand Jésus demande : « le baptême de Jean venait-il du Ciel ou des hommes ? », il veut montrer qu’à ceux qui vivent dans la peur de perdre la reconnaissance des hommes ou qui s’épuisent à défendre une autorité fragile, il est impossible de contempler le visage du Père. Par sa question, Jésus veut les conduire sur les chemins de l’intériorité, à la source de leur défiance contre l’autorité de Jésus et contre la grâce du baptême, il désire les placer face à la nécessité de se réconcilier intérieurement avec toute espèce de père temporel et, si besoin, de lui pardonner. Car on ne contemple la vraie majesté du Père que lorsqu’on a découvert qu’elle n’est pas extrinsèque ; on ne se positionne en vérité devant Dieu que lorsqu’on entre dans la vie filiale. En somme, on ne reconnaît l’autorité de Dieu que lorsqu’il est devenu l’hôte intérieur de nos âmes. C’est-à-dire lorsqu’on a accueilli le don du Père qui est l’Esprit de son Fils et qui permet de l’appeler « Abba ».


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