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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

La Vierge Marie Reine,

Jésus vient de « fermer la bouche aux Sadducéens » (Mt 22,34) et d’éviter le piège tendu par les pharisiens (22, 35). Ses accusateurs s’étant retirés, il met ses disciples et la foule en garde contre ces pseudo guides qui « disent et ne font pas », trop préoccupés de leur vaine gloire pour avoir le souci de leur âme. Le disciple tout au contraire, à l’image de son Maître, devrait se reconnaître à son humilité et à son attitude de service. Tel était l’enseignement de l’évangile que nous avons médité samedi.
La suite de l’avertissement sévère que nous adresse Notre-Seigneur consiste en une série d’invectives, qui sont autant de lamentations sur l’hypocrisie des scribes et pharisiens. La litanie des sept (ou huit) « malheureux êtes-vous ! » n’est pas une suite de malédiction - Jésus n’a jamais maudit personne - mais le triste constat de l’aveuglement de ceux qui avaient pourtant la mission de conduire le peuple vers Dieu et son Messie.
« Vous fermez à clé le Royaume des cieux ». Jésus vient de confier à Pierre « les clés du Royaume » (16, 19), c’est-à-dire le pouvoir de délier les chaînes du péché, par le pardon accordé gratuitement en son Nom. Les chefs religieux tout au contraire soumettent le pardon à des conditions draconiennes qui le rendent inaccessible. Leur zèle importun, loin d’introduire les païens sur les chemins de la liberté filiale, les emprisonne dans une religiosité stérile ; et pire encore : dans l’illusion qu’ils pourraient obtenir le salut par leurs œuvres ou par l’appartenance à une race élue.
A travers ces mises en accusation sévères, Jésus tente de faire prendre conscience à ses interlocuteurs de leur enfermement dans un ritualisme stérile dont ils ont perdu le sens, et qui loin de les rapprocher de Dieu, les égare dans une autosuffisance mensongère. Comme le dénoncera vigoureusement saint Paul, « ce n’est pas ce qui se voit qui fait le Juif, ni la marque visible dans la chair qui fait la circoncision, mais c’est ce qui est caché qui fait le Juif, et la circoncision est celle du cœur, celle qui relève de l’Esprit et non de la lettre. Personne en effet ne sera justifié devant Dieu par les oeuvres de la loi ; mais l’homme est justifié par la foi en Jésus Christ, indépendamment des œuvres de la loi » (Rm 2,28-29 ; 3, 22.28).
L’argumentation de Notre-Seigneur tout au long de ces invectives, consiste à dénoncer l’hypocrisie de la casuistique enseignée par les pharisiens : à force de subtilités, ils ont perdu l’essentiel de la démarche religieuse, à savoir la conversion du cœur, en vue de la rencontre avec le Dieu vivant. Les propos de Jésus nous invitent-ils à passer de la figure à la réalité : de l’or à celui que cet or veut glorifier ; de l’autel à celui à qui les offrandes sont offertes ; du temple à « celui qui l’habite et qui siège sur le trône divin ». Nous pourrions ajouter : d’une pratique religieuse à une vie de foi.
Qu’il est important pour nous également, de nous imprégner de la conscience de la gratuité du salut. « Tous les hommes sont pécheurs et sont privés de la gloire de Dieu, nous rappelle Saint Paul. Mais tous sont gratuitement justifiés par sa grâce, en vertu de la délivrance accomplie en Jésus Christ et par le moyen de la foi » (Rm 3,23-25).
Sachons vérifier à la lumière de cette Parole, que « nous servons le Seigneur sous le régime nouveau de l’Esprit, et non plus sous le régime périmé de la lettre » (Rm 7,6) et des œuvres stériles, par lesquelles le vieil homme en nous prétendrait encore mériter le salut.

« Seigneur par l’action de ton Esprit, “tu nous a détourné de nos idoles et tu nous as convertis à toi ; désormais nous pouvons te servir, toi, le Dieu vivant et véritable, et attendre des cieux ton Fils, que tu as ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient” (cf. 1ère lect.). Ne permets pas que durant cette attente, nos cœurs s’appesantissent à nouveau, mais “réveille notre foi afin qu’elle soit active dans une charité qui se donne de la peine ; que notre espérance tienne bon en notre Seigneur Jésus-Christ et en ta présence, Dieu notre Père”(Ibid.). Que ton Evangile ne soit pas pour nous “simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue”. Alors nous pourrons te “chanter un chant nouveau et te louer dans l’assemblée de tes fidèles, proclamant à tous les hommes tes éloges, toi qui donne aux humbles l’éclat de la victoire” (Ps 149). »


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