mercredi, 10ème semaine du temps ordinaire

Jésus décide alors de faire une mise au point : « ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ». Il précise : « pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra ». Lui, le Verbe fait chair, « pas un de ses os ne sera brisé ». De même que le corps du Christ restera intègre, Jésus ne détériorera pas la Loi mais lui donnera une splendeur retrouvée. L’un et l’autre sont liés, la moindre prescription de la Torah prendra son sens, une fois mise en relation avec le Corps du Christ dans son entier. La Loi qui importe est celle de l’Esprit. Elle ne contredit pas la Loi de Moïse, elle l’achève.

La nouveauté de l’Esprit est dans l’acquisition d’une vie intérieure transfigurée, dans l’acquisition d’une capacité d’aimer Dieu renouvelée. Si Jésus ne nous bouscule pas, la Loi restera une contrainte extérieure, alors qu’elle est un besoin intérieur de vivre en accord avec Dieu, parce qu’elle nous permet de redécouvrir comme proche et aimant. Parce que la loi de l’Esprit nous révèle que Dieu est Père, elle nous apprend à vivre comme des fils, elle nous place dans un juste rapport avec notre Père des Cieux, elle nous intègre dans le Corps du Seigneur, qui est l’Église.

Le débat ne porte donc plus pour nous sur la façon de mettre en œuvre des prescriptions législatives mais sur la disponibilité et l’accueil que nous faisons au don de la filiation, à la grâce de vivre de la vie de Dieu. C’est à cela que l’on reconnaît les fils de Dieu : ils ont compris de l’intérieur les préceptes de la charité, ils les observent et les enseignent en paroles et en actes, ils sont disponibles à l’Esprit qui vit et agit en eux.