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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

Sainte Rose de Lima, vierge,

Faire attention aux détails est certes important : la vie perd son unité et sa profondeur si on ne prête pas attention aux petites choses. A condition que cette attention soit finalisée sur la convivialité, le service du bien commun, et ne devienne pas un but en soi. Une mère de famille sait fort bien que l’harmonie de sa maisonnée dépend de mille petits détails, dont une bonne gestion permet à tous de se rencontrer dans les meilleures conditions. Par contre si l’attention à ces mêmes détails devient obsessionnelle, suscitant sans cesse des réprimandes, elle n’est plus au service du bien être de tous, et peut même devenir un redoutable obstacle à la paix familiale.
C’est bien le reproche que Jésus adresse aux pharisiens, qui se préoccupent de s’acquitter des moindres prescriptions de la Loi, mais négligent d’entretenir des relations vraies avec leurs semblables. Le but des nombreuses prescriptions légales était de faire entrer toute la vie, jusque dans ses moindres détails, dans la relation à Dieu afin de la lui soumettre en toutes choses : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force » ; le Lévitique ajoute, comme le fera remarquer Jésus : « Et ton prochain comme toi-même » (Mt 22,38-39).
Aussi, bien qu’ils observent scrupuleusement les règles de la Loi, les pharisiens ne sont pas dans la visée de la Loi ; ils ont érigé les moyens en finalité et se sont enfermés dans un ritualisme stérile. N’ayant pas saisi l’esprit des Ecritures, ils commettent un contresens énorme, que Jésus fustige par l’expression hyperbolique : « Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau ! ».
L’attention excessive aux prescriptions à accomplir dans la stricte observance du rite prescris, conduit à un culte tout extérieur, sans incidence réelle sur la vie intérieure de celui qui le pratique. Jésus dénonce l’hypocrisie de toute action rituelle à laquelle ne correspond pas un sincère désir de conversion intérieure.
En quelque sorte, les pharisiens ont perdu le sens symbolique des rites et prescriptions : contrairement aux actions magiques, qui produisent leur effet indépendamment des états d’âme du magicien mais par la seule vertu du rituel scrupuleusement accompli, l’action religieuse authentique veut exprimer, jusque dans la visibilité de la chair, l’intention de conversion qui anime celui qui la pose.
Le fruit que nous tirons de nos actions religieuses, dépend de l’attitude intérieure avec laquelle nous nous présentons devant Dieu. Le Seigneur nous connaît mieux que nous-mêmes : « Tu me scrutes, Seigneur et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin tu pénètres mes pensées. Tu me devances et me poursuis » (Ps 138[139]). Impossible de « paraître » devant lui : il connaît le fond de notre « être ».
Aussi le plus simple est encore de nous livrer entre ses mains, et de le laisser faire la vérité en nous par l’action de sa Parole de miséricorde et de son Esprit de sainteté. C’est en le laissant purifier d’abord l’intérieur de notre coupe, que progressivement l’extérieur aussi deviendra pur ; c’est-à-dire : que nos œuvres dans le monde manifesteront la venue du Royaume dans nos cœurs.

« Seigneur, que nos cœurs sont compliqués et malades ! Prends patience avec nous : sauve-nous à la fois de la présomption, qui consiste à prendre à la légère ton invitation à nous tenir en ta présence ; et de la religiosité scrupuleuse, qui nous empêche de te rencontrer vraiment, tant nous sommes submergés par la peur de ne pas accomplir comme il convient, tous les rites prévus pour cette rencontre. Accorde-nous la liberté et la simplicité des enfants, qui ravissent le cœur de leur Père par la confiance avec lequel ils se jettent dans ses bras tels qu’ils sont, sûrs de sa tendresse et de sa miséricorde. »


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