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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

mardi, 12ème semaine du temps ordinaire

Nous portons quelque chose de sacré en nous, une perle rare que le Seigneur nous demande de ne pas donner aux chiens. Cette perle rare est celle du Royaume qui est le trésor de notre cœur.

Certes, Jésus nous demande de partager cette richesse avec tout homme mais dans la mesure où celui-ci la recevra et saura l’apprécier comme telle. Autrement dit, nous sommes responsables des dons de Dieu. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi avec.
Les personnes avec qui nous partageons les dons que Dieu nous a faits reflètent l’importance que nous attachons à ces derniers. Lorsque l’on a quelque chose de beau à partager, ne nous importe-t-il pas que cela soit accueilli comme tel ? A fortiori, cela ne devrait-il pas être le cas quand il s’agit des dons de la grâce ?
Le Seigneur nous invite à donner sans réserve ce que nous avons reçu, mais en veillant à ce que cela soit accueilli le mieux possible. Avant de partager la richesse des dons de la grâce, il convient donc de préparer la terre de ceux à qui nous nous adresserons afin que ces dons puissent porter le meilleur fruit.

Dès lors, comment préparer une terre à recevoir la semence du Royaume ? Jésus nous en donne la réponse dans ce que l’on appelle communément la règle d’or : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux ».
Chez saint Matthieu la règle d’or apparaît comme une explicitation du commandement de l’Ancien Testament d’aimer son prochain comme soi-même. Aimer son prochain comme soi-même n’est-ce pas déjà l’ouvrir à l’accueil de la grâce ? Mais de quel amour aimer notre prochain ? Car la règle d’or tout comme le second commandement de la Loi ne donnent pas les critères du véritable amour.
En fait, c’est tout le Sermon sur la montagne qui vient répondre à cette question. La règle d’or est l’aboutissement du Sermon sur la Montagne qui lui donne toute sa signification. Jésus, en effet, y avait présenté les critères de l’amour authentique : ne pas condamner par son jugement, ne pas blesser par la colère, aimer ses ennemis jusqu’à leur pardonner. « Tout ce que nous voudrions que les autres fassent pour nous », à savoir ne pas nous juger, ne pas nous blesser par leur colère, nous aimer même lorsque nous sommes leurs ennemis… en somme, nous accueillir et nous traiter en fils du Père, autrement dit se comporter à notre égard comme le fait le Père, « faisons-le pour eux ». Nous voyons alors combien est lourd de sens le « tout » de la règle d’or du Sermon sur la montagne. Référée ainsi au Père, la règle d’or ne peut plus être considérée comme égocentrique. Bien au contraire, en prenant modèle sur l’agir du Père, elle exprime la gratuité et la surabondance du don et manifeste un amour qui vise à être entier et sans condition.

Jésus termine alors par une exhortation à répondre à l’enseignement qu’il vient de donner. Ecouter la Parole du Maître doit nous conduire à « faire » la Parole, c’est-à-dire à la mettre en pratique. Jésus nous fait entrer dans cette démarche à travers la symbolique des deux portes et des deux voies. Il est question d’« entrer » mais surtout de trouver et particulièrement de trouver la porte étroite. Car « ils sont peu nombreux ceux qui la trouvent ». Autrement dit, dans notre péricope, l’étroitesse de la porte renvoie moins au fait d’avoir à se baisser pour l’emprunter qu’à la difficulté réelle à la trouver. Par contre, la porte spacieuse et large n’a pas de mal à se faire voir de la majorité. Au terme de notre passage, le chemin de la justice chrétienne apparaît donc comme le fruit d’une recherche qui ne doit pas se laisser dévoyer par la facilité. Emprunter le chemin de la vie évangélique suppose des efforts et des souffrances que le grand nombre ne semble pas prêt à vivre. Peu nombreux sont ceux qui font un choix personnel, trouvent l’enseignement du Christ et le mettent en pratique dans le quotidien de leur vie.
Cet appel à le suivre, Jésus nous l’adresse aujourd’hui. Il est lui-même la porte étroite délaissée par la plupart des hommes. Rechoisissons-le personnellement et engageons toute notre vie à sa suite. N’oublions pas ces paroles de Jésus lui-même : « Je suis la porte des brebis, qui entrera par moi sera sauvé ».


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