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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 14ème semaine du temps ordinaire

La gloire de Jean-Baptiste est d’avoir su reconnaître dans l’Esprit la nouveauté qui surgit avec Jésus. Lui aussi était juif, formé à l’école des pharisiens ; comme les hommes pieux de son époque, il attendait un « réveil » spirituel, sous la conduite d’un Envoyé de Dieu. Mais contrairement aux chefs religieux de Jérusalem, il n’a pas soumis Jésus à l’épreuve de ses précompréhensions ; il s’est effacé inconditionnellement derrière celui qu’il a désigné et dont il a révélé prophétiquement l’identité messianique. Jean-Baptiste a été une « outre neuve » qui a su conserver le « vin nouveau » (Mt 9,17), contrairement à la majorité des pharisiens, qui ont préféré le vin ancien. Pas tous cependant : la péricope de ce jour nous présente l’admirable démarche de conversion d’un chef de synagogue, qui n’hésite pas à se prosterner devant Jésus pour lui demander d’intervenir en faveur de son enfant. Mais ce qu’il demande n’est pas une simple guérison, ni même une délivrance : il supplie le Maître de ramener à la vie sa fille qui vient de mourir. Sa démarche procède d’une profonde confiance en Jésus, dont il a entendu les enseignements et dont il a pu constater les œuvres de compassion et de miséricorde. Ce chef de la synagogue a ouvert son cœur à l’inattendu, l’imprévu de Dieu ; il reconnaît dans le Rabbi de Nazareth sinon le Maître de la vie, au moins un de ses Envoyés plénipotentiaires. « “Viens lui imposer les mains et elle vivra”, car toi qui as le pouvoir de réconcilier les hommes avec Dieu en leur pardonnant leurs péchés, comment n’aurais-tu pas le pouvoir de nous arracher à la mort physique, qui est une conséquence du péché ? »
« Jésus se leva et se mit à le suivre » ; et voici que sur le chemin qui conduit à la maison du chef de la synagogue, une femme pose elle aussi un geste qui témoigne de sa profonde foi. Ce n’est pas un thaumaturge qu’elle approche - car ceux-ci exigeaient de pouvoir faire leurs passes ostensiblement, de préférence en présence de grandes foules - mais un homme de Dieu : elle cherche à toucher la frange de l’écharpe de prière que porte Jésus, conformément à la tradition pharisienne. Notre Seigneur ne s’y trompe pas : de même qu’il a répondu sans attendre à la requête du chef de la synagogue, il s’adresse personnellement à la femme pour la confirmer dans sa démarche de confiance.
La foi n’est décidément pas l’adhésion à une idéologie, aussi sublime fût-elle ; la foi qui sauve est adhésion à la personne du Sauveur. Voilà pourquoi Jésus peut dire que « la jeune fille n’est pas morte » : par la foi de son père, elle est a été établie dans un lien vital avec le Prince de la vie. Notre-Seigneur ne pose aucun geste, il ne prononce aucune prière, mais se contente de lui saisir la main comme le Fiancé saisit celle de son Élue pour l’introduire dans sa demeure.
Croire c’est toucher Jésus personnellement par notre confiance, et le laisser accomplir notre salut par l’effusion de son Amour vivifiant.

« Seigneur donne-moi de me souvenir à chaque instant que tu es descendu dans ma mort pour me faire vivre de ta vie. Ne permets pas que je rende vaine ta croix par mon manque de foi. Je veux ouvrir tout grand mon cœur à ta grâce et te laisser accomplir en moi ton œuvre d’amour. Je pourrai alors “te bénir chaque jour pour ton immense bonté, toi le Seigneur de tendresse et de pitié” (Ps 114) qui “sauves et délivres ceux qui connaissent ton nom” (Ps 90) ».


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