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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

samedi, 14ème semaine du temps ordinaire

Le Seigneur est clair : « le disciple n’est pas plus grand que le maître ». Or Jésus est passé par la Croix ; il n’y a donc pas de raison que cela nous soit épargné ! Certes, mais la vie de Jésus et la nôtre ne sont pas parallèles, elles sont intimement et indéfectiblement liées. Il n’y a pas de maître sans disciple. Nous sommes ses disciples, en cela nous dépendons de lui. Il est notre maître, en cela il s’est rendu dépendant de nous. Il s’agit donc de la solidarité intime de relations interpersonnelles et non d’une fatalité morbide. Si nous montons sur la Croix, c’est avec le Seigneur et en lui.

Il reste que la mort est une possibilité réelle pour ceux qui annonce la Parole. Certes, mais là encore, ne nous trompons pas de relation. La Parole sera annoncée quoiqu’il arrive, elle possède une force interne qui oblige les disciples à prendre ouvertement position : « dites-le au grand jour », « proclamez-le sur les toits ». Si l’adversité est assurée, il n’y pas de raison de s’inquiéter : « ne craignez pas » s’exclame Jésus. Le seul qui doit être craint, est celui qui peut faire périr l’âme et le corps, et non pas celui qui ne peut que tuer le corps – et non pas l’âme. La mort n’est rien à côté de la perdition, elle seule est redoutable.

Jésus s’en explique en prenant l’exemple des moineaux. D’un côté on vend « deux moineaux pour un sou », et de l’autre Jésus rappelle que « pas un seul ne tombe ». Deux comptabilités s’opposent : celle du monde, qui compte deux pour un, anonymement, globalement ; et celle du Royaume où chacun est regardé comme un seul, comme unique. Le péril suprême est de tomber dans la multitude anonyme, dans l’indifférenciation totale. Dans ce cas, mieux vaut être compté pour un mort que de ne pas être compté parmi les vivants. Ce qui compte aux yeux de Dieu, ce n’est pas la vie en général, mais la vie en ce qu’elle est unique.

Les paroles de Jésus ne doivent donc pas susciter la crainte, mais éveiller le désir de ne compter qu’aux yeux de notre Père des Cieux. Sûr de sa relation au Père, sachant que chacun de ses cheveux est compté, le disciple n’a plus de retenue à se livrer au dynamisme irrésistible de la Parole, et à se livrer tout entier par amour de Dieu et de ses frères. Il suit alors joyeusement le chemin de son maître.


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