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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Sainte Marthe

Jésus trouve l’hospitalité dans la demeure « d’une femme appelée Marthe ». En bonne maîtresse de maison, celle-ci dirige les opérations d’accueil, au point d’être « accaparée par les multiples occupations du service ».
Contrastant avec l’activité débordante de ce premier personnage, Marie, désignée comme la sœur de Marthe se tient assise aux pieds du Seigneur, dans l’attitude du disciple, buvant la Parole du Maître.
Jésus ne réprouve aucune des deux attitudes ; il est également honoré par le témoignage d’affection contrasté de chacune de ces deux femmes, qui, au sein de la maison figurant l’Eglise, symbolisent deux aspects de la vie chrétienne : la vie active et la vie contemplative.
L’intervention de Marthe trahit cependant sa difficulté à se situer : comment se fait-il que le Maître tolère la passivité apparente de sa sœur alors qu’elle se met en peine ? Avec beaucoup de délicatesse, Jésus cherche à corriger la façon de voir de Marthe. Ce n’est pas elle qui sert le Seigneur, et si elle demeurait dans cette conviction il vaudrait mieux qu’elle interrompe sans tarder son activité. C’est Jésus qui est venu « non pour être servi mais pour servir » (Mt 20,28).
Marie a compris que le Maître se laisse accueillir pour pouvoir nous accueillir ; se laisse servir pour pouvoir nous servir. L’important est de se trouver au rendez-vous, de nous tenir là où Dieu nous appelle, dans l’état de vie qui est le nôtre, celui qui correspond à notre place dans son dessein d’amour, et de nous laisser servir par le Seigneur dans sa maison, c’est-à-dire dans son Eglise.
« Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10,31). L’activité la plus débordante, tout comme la pure passivité contemplative, doivent procéder d’une attitude fondamentale d’accueil de la présence du Christ, afin que ce soit lui qui glorifie Dieu en nous par son Esprit. Quelle que soit notre vocation, l’entraînement spirituel consiste à faire effort pour demeurer intérieurement à l’écoute du Seigneur comme Marie, tout en nous adonnant à notre activité extérieure comme Marthe ; mais sans l’inquiétude et l’agitation qui la dispersent du centre de son être.
C’est bien ce que visait saint Benoît en proposant la devise « ora et labora ». La prière précède, accompagne, féconde le travail ; le travail vécu dans l’obéissance à l’Esprit devient prière, offrande, participation à l’œuvre rédemptrice. Mais ceux qui ont tenté de mettre ce précepte en pratique ont pu se rendre compte combien l’inertie de la chair menace sans cesse d’étouffer la voix intérieure. Aussi la recherche de la prière continue est-elle un véritable « travail » ; travail d’enfantement de l’être spirituel en nous, de l’épouse appelée à demeurer aux pieds de son Epoux, faisant ses délices de sa Parole : telle est « la bonne part qui ne nous sera pas enlevée ».


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