Saint Ignace de Loyola, prêtre

Il est difficile d’imaginer que les événements aient pu évoluer autrement. Ils ont pris le chemin dramatique que saint Matthieu rapporte, les péripéties auraient sans doute pu être différentes, mais l’issue fatale était inévitable. Le roi Hérode a en effet choisi une route de perdition. En épousant la femme de son frère Philippe – ce que lui permettait le droit romain mais pas la Loi de Dieu –, Hérode a choisi de s’enfoncer dans les ténèbres, et par conséquent, il a choisi de se trouver désormais incapable de discerner ce qui est juste. La promesse ridicule qu’il fait dans un moment d’ébriété le montre : le caprice est sa loi. De son côté, Salomé est manipulée par mère. Le piège est implacable. Le juste mourra. Cette mort embarrasse tout le monde. Le roi est attristé, la fille est encombrée du plateau sanglant et le porte à sa mère.

Cette mort n’est portant pas une impasse. Le prophète est mort pour avoir dénoncé l’interdit bafoué par le roi, mais on ne tait pas la vérité en assassinant les prophètes. Les disciples vont informer Jésus comme on passe le relais. Lui va donner la Parole, il va indiquer la direction. À ceux qui sont prisonniers du sinistre repas d’anniversaire d’Hérode, il lance l’invitation à un vrai repas, celui où les pains sont multipliés jusqu’à combler chaque convive. À la table du Seigneur, pas de duplicité ni de complot, le partage fraternel, dans la simplicité et la vérité.