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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

samedi, 18ème semaine du temps ordinaire

Le passage d’évangile de ce jour s’articule autour de l’impuissance des disciples à guérir l’enfant atteint d’épilepsie à cause de leur peu de foi, immergés qu’ils sont au cœur d’une génération sans foi, et se conclut par l’exaltation par Jésus de la puissance de la vraie foi : « Si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne :
‘Transporte-toi d’ici jusque là-bas’, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible’ ».

Les disciples ne peuvent chasser le démon avec leurs seules forces. Seul Dieu peut le faire à travers eux mais cela réclame de leur part qu’ils demeurent unis à lui par la foi qui du coup se révèle comme essentielle.

Matthieu reprend la parabole de la graine de moutarde (13, 31-32) dont la croissance va bien au-delà de ce que l’on aurait pu attendre au départ. N’y aurait-il pas une contradiction ? Jésus reproche à ses disciples leur peu de foi et ensuite il dit qu’un petit grain de foi suffirait à déplacer des montagnes.
En fait, quand Jésus parle du « peu de foi » de ses disciples, il vise plus la qualité de celle-ci que sa quantité. Par cette expression, il désigne une foi hésitante, qui doute encore, comptant encore trop sur les ressources humaines et pas assez tournée vers Dieu.

On ne peut reprocher aux apôtres d’avoir tenté de délivrer cet enfant épileptique. Qui plus est, ils l’ont sans aucun doute fait en invoquant le nom de Jésus. Cependant une question demeure… Quelle était leur attitude de cœur à cet instant ? Ont-ils usé du nom de Jésus comme on le ferait d’une formule magique que l’on utilise pour exercer un pouvoir ? Fusse cela au nom du Seigneur, il n’en reste pas moins que dans une telle perspective, centrés sur eux-mêmes, ils n’ont pu que s’interposer entre cet enfant et le Seigneur rendant impossible tout intervention de celui-ci. La vraie foi, celle qui sauve, est tout au contraire total abandon à Dieu et entière disponibilité au prochain, que le Seigneur peut dès lors rejoindre à travers nous.

Les disciples étaient-ils plus préoccupés du succès de leur tentative de guérison que de l’enfant lui-même ? Matthieu fait bien ressortir que lorsque Jésus intervient, il s’adresse à l’enfant et non pas au démon. Comme pour nous montrer que le souci premier de Jésus est l’enfant. La libération du démon n’est que la conséquence de l’Amour et de la compassion de Jésus pour cet enfant : « Jésus l’interpella vivement, le démon sortit de lui et à l’heure même l’enfant fut guéri ».

La foi ne va pas sans la charité. Une foi efficace ne peut être qu’une foi vivante de la charité. Une foi qui ne serait pas animée de charité serait encore trop humaine, trop proche de l’exercice d’un pouvoir sur les hommes mais aussi sur Dieu dont on instrumentaliserait la puissance. Une telle foi serait en fait bel et bien morte, inopérante (Cf. Jc 2,17).

C’est pour libérer en nos vies une telle charité, que nous avons, avec les disciples, à descendre du Thabor, éprouver la nécessité d’une telle libération dans la plaine du combat spirituel et passer par le Golgotha, afin d’y crucifier le vieil homme, qui fait encore obstacle en nous à l’action de notre Seigneur.

« Quel contraste Seigneur entre notre peu de foi et ton abandon amoureux et confiant durant ta Passion. Fais nous la grâce de te suivre sur ce chemin de l’abaissement pour être dépouiller de toutes nos prétentions à sauver le monde par nos propres forces. N’as-tu pas choisi les pauvres comme riche dans la foi (Cf. Jc 2,5) ? Libère-nous de tous nos repliements et donne-nous d’entrer dans une authentique disponibilité envers nos frères en humanité pour te laisser agir en eux à travers nous ! »


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