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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

vendredi, 21ème semaine du temps Ordinaire.

L’évangile de ce jour nous présente la parabole des dix vierges. Nous constatons qu’au début du récit, même si elles sont différenciées par des qualités contraires, la sagesse et la sottise, les dix jeunes filles n’en forment pas moins un groupe uni. Leur différenciation n’entraîne aucun conflit, il s’agit d’une simple distinction entre, pourrait-on dire, « douées » et « non douées ». L’unité du groupe est d’ailleurs marquée par le fait que toutes, dans un premier mouvement, sortent ensemble à la rencontre de l’époux. Et dans cette sortie, toutes sont munies de leurs lampes. Certes, les unes ont de l’huile en réserve et les autres non, mais rien dans le texte ne nous permet de penser que ces dernières auraient du s’en munir. Enfin, nous remarquons que face au retard de l’époux, toutes sombrent dans le sommeil.

Par contre, tout change lorsque retentit le cri de l’annonce de la venue de l’époux. Dès lors, le groupe se scinde en deux, séparation qui se révèle vite irréversible. Les deux groupes désormais ne se retrouveront plus dans le même lieu et se distingueront nettement par leurs actions. Cette différence se verra d’ailleurs confirmée dans la finale de la parabole où l’on observera que certaines jeunes filles sont dans la proximité de l’époux à l’intérieur de la salle des noces tandis que les autres se retrouvent à l’extérieur, séparées de lui, inconnues.

Cependant, le « je ne vous connais pas » que l’époux adresse à ces dernières ne doit pas être pris comme une condamnation, ni même comme un reproche. D’ailleurs, n’est-ce pas pour lui une manière de continuer à leur parler ?
L’époux ne condamne pas les vierges sottes d’être allées chercher de l’huile dans le monde chez les marchands mais ce qui ressort du récit c’est que ces activités ne les habilitent pas à être reconnues par l’époux. Ainsi, le clivage entre vierges sottes et vierges sages est bien plus d’ordre structurel que d’ordre conflictuel. Il structure la parabole pour en faire jaillir le sens.

La transformation qui s’opère dans le récit, faisant apparaître deux sous-groupes, ne consacre donc pas une division morale entre les bonnes et les mauvaises vierges, ni même un conflit où les unes s’approprieraient le Royaume au dépend des autres, ni encore une quelconque condamnation des étourdies.
Si nous revenons au début de la parabole nous lisons : « il en est du Royaume comme de dix vierges… ». Le récit nous dit donc que la totalité des vierges n’aura pas de part au Royaume : cinq entreront, cinq resteront dehors.
Et si cette division s’entendait d’un même sujet ? Et si cela signifiait que l’arrivée du Royaume entraînait comme une division constitutive du sujet ?

Là où le Royaume advient s’opère un partage. L’amputation du groupe se révèle alors nécessaire pour que les jeunes filles qui sont dehors dans le monde, pour que les parties de nous-mêmes où ne brûle pas en quantité suffisante l’huile du désir de la rencontre avec l’époux, entendent l’avertissement : « veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ».

« Seigneur tu connais la duplicité de notre cœur. Tu sais combien nous te désirons mais tu vois aussi combien nous sommes séduits par les sollicitations du monde. Unifie notre cœur, Seigneur. Arrache-nous à la dispersion de nos convoitises décevantes et fait converger en toi tous nos désirs afin que nos vies soient intégrées dans la tienne. Tout est à nous mais nous sommes à toi Seigneur Jésus-Christ et toi tu es à Dieu. Enseigne-nous au milieu des choses de la vie à fixer notre attention sur ta présence qui donne à chaque événement son poids d’éternité. Alors, lorsque ton Royaume sera pleinement manifesté nous pourrons entrer dans la salle des Noces et partager le Pain de l’éternité. »


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