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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

mardi, 26ème semaine du temps ordinaire

Jésus est pleinement conscient que son « Heure » est venue. Loin de fuir, il fait face courageusement. Littéralement : « il fixa fermement son visage sur la route qui devait le mener à Jérusalem ». Notre Seigneur n’attend pas passivement l’instant fatidique de son arrestation : il prend l’initiative et va au-devant de sa Pâque en se rendant délibérément à Jérusalem où il doit offrir sa vie pour le salut du monde. Jésus semble même pressé d’atteindre le terme du voyage : il prend au plus court, traversant la Samarie, territoire que les Juifs évitaient en raison de l’hétérodoxie des croyances de ce peuple mélangé. Chemin faisant, Notre-Seigneur poursuit son ministère de prédicateur ambulant et envoie des émissaires pour annoncer sa venue et rassembler les foules. La réaction des Samaritains était prévisible : ils refusent d’accueillir un Rabbi en pèlerinage vers la cité sainte des frères ennemis, qui est en concurrence avec leur propre lieu de culte, situé sur le Mont Garizim.
Rejeté par les (semi-)païens, Jésus devra l’être également par ses coreligionnaires pour entrer dans sa gloire. Il faut qu’il soit d’abord « élevé de terre » (Jn 12,32) et rassemble autour de l’étendard de la Croix « les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), avant de pouvoir faire descendre sur ses disciples « la force du Saint Esprit qui viendra sur eux » et qui fera d’eux « ses témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). C’est donc pour féconder la future mission de ses Apôtres que Notre-Seigneur va affronter sa Passion. Son entourage est cependant loin de communier à ses dispositions intérieures. Enfermés dans leur conception humaine d’un Messie glorieux à qui rien ne résiste, et se souvenant qu’Elie avait fait tomber le feu du ciel sur les soldats envoyés par le roi Akhazias (II R 1, 10-14), les disciples proposent à leur Maître de détruire le village samaritain qui lui refuse l’hospitalité. Pourtant, tout au long de ses enseignements, Notre-Seigneur n’a cessé d’insister sur le caractère bienveillant de sa mission, qui converge dans la révélation de la tendresse miséricordieuse du Père : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10). Mais il faudra que les disciples soient confrontés au drame de la Croix, puis qu’ils soient bouleversés par la Résurrection, pour que « les écailles tombent de leurs yeux » (cf. Ac 9,18), et qu’ils puissent enfin accueillir le mystère « révélé par l’Esprit : que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » (Ep 2,6).

« Seigneur, dans ce monde qui te rejette, qu’il est difficile de garder cette attitude de compassion et de bienveillance que tu as toujours manifestée à l’égard de tes détracteurs. Ne permets pas que nous en rajoutions à ta souffrance en étant cause de conflits, de divisions, voire de violence. “Reprends-nous vivement” lorsque nous prétendons défendre le Royaume de l’amour au moyen des armes de ce monde, et apprends-nous à invoquer sur ceux qui refusent de t’accueillir, le seul Feu que tu consens à répandre sur terre : celui de ton Esprit de charité et de paix. »


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