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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint François d’Assise

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même ». La réponse n’est pas aussi simple qu’elle paraît. Que veut dire aimer son prochain comme soi-même ? Faut-il l’aimer comme on s’aime soi-même, ou bien faut-il l’aimer comme on désire être soi-même aimé, ou encore faut-il l’aimer comme on est soi-même aimé de Dieu ? Et en premier lieu, qui est ce prochain ? Mon frère, mon voisin, mon compatriote ? Jusqu’où faut-il aimer ?

Jésus répond… « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho... ». Cette parabole est l’histoire de nos frontières. Le prêtre et le lévite, qui n’ont pas porté secours au blessé, n’ont pas agi par manque d’intérêt pour sa détresse : ils étaient fidèles à une façon d’interpréter la Loi qu’ils estimaient juste, ils considéraient que leur devoir était de se garder purs pour le service de Dieu. Le samaritain, un étranger, fils d’un peuple haï de génération en génération, n’a pas hésité, lui, à s’approcher. À partir de cet exemple, Jésus reformule la question qui lui a été posée : « Lequel des trois a été le prochain ? ».

La bonne question n’est donc pas « qui est mon prochain ? », c’est-à-dire où sont les frontières de l’exercice de la charité, mais plutôt « qui s’est fait le prochain ? », c’est-à-dire qui s’est rendu proche, qui a franchi le premier la distance qui le sépare de son frère. Le docteur de la Loi a bien compris l’enseignement : « Celui qui a fait preuve de bonté », répond-il à Jésus.

Cette réponse, si simple, tombe comme un couperet sur toutes nos exclusions.


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