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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Sainte Thérèse d’Avila, vierge et docteur de l’Église

Qu’est-ce qui attire ainsi ces hommes et ces femmes en nombre incalculable sur les traces de ce Rabbi charpentier ? Le fait qu’il accomplisse des guérisons et autres miracles ? Sans doute la foule y est-elle sensible. Mais il souffle surtout autour de lui un vent de liberté, capable de pousser au large leur vie, loin des enfermements dans lesquels l’âme étouffe et se sclérose. L’exhortation de ce jour le confirme.
Notre-Seigneur s’en prend vigoureusement à l’hypocrisie des pharisiens. L’étymologie du terme nous donne son sens : « discerner en dessous » ; l’intériorité de l’hypocrite diffère de l’apparence extérieure qu’il se donne ; son identité véritable demeure cachée sous des faux-semblants ; l’être et l’apparaître ne correspondent pas : il n’est pas en vérité. Comme une pâte qui se soulève sous l’action du levain, les pharisiens se gonflent d’orgueil et se donnent en spectacle par des attitudes de piété toutes extérieures que Jésus avait dénoncées au chapitre précédent (Lc 11,42-43).
Il n’y a rien à opposer aux raisonnements de l’hypocrite puisqu’ils disent vrai ; et cependant ils sonnent faux en raison de leur inadéquation avec l’agir de celui qui les propose. Jésus vient déchirer ce voile de mensonge, car l’hypocrisie est toujours l’œuvre du dia-bolos, celui qui nous divise intérieurement et pervertit nos relations. Jésus dénonce en particulier la médisance comme une forme particulièrement redoutable d’hypocrisie : « tout ce que vous aurez dit dans l’ombre, à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits » au Jour du jugement, pour la plus grande honte de son auteur.
Le poison est aussi spirituel, car celui qui est hypocrite avec son prochain l’est aussi avec son Dieu ; mais en cachant son péché sous des allures de sainteté, l’hypocrite se prive de la miséricorde dont il s’exclut lui-même. Le début de la sagesse c’est de se laisser convaincre de péché ; la croissance de la sagesse est au prix d’un combat sans merci contre notre suffisance ridicule et l’hypocrisie qui en découle ; et la plénitude de la sagesse réside dans la crainte filiale de Dieu : « Oui je vous le dis, c’est celui-là que vous devez craindre : celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne », ou de donner part à sa propre vie.
Le Père ne refuse sa grâce à aucun de ses enfants : n’a-t-il pas livré son Fils comme prix de notre salut ? Oui vraiment, nous « valons infiniment plus que tous les moineaux du monde » ! Mais le salut ne nous sera pas imposé : l’hypocrite s’exclut de la miséricorde divine, tandis que celui qui reconnaît ouvertement sa misère et confesse son péché, entendra Jésus lui dire « mon ami » et se verra offrir, dans l’Esprit, « une première avance sur l’héritage dont nous prendrons possession au jour de la délivrance finale » (1ère lect.).


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