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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

vendredi, 29ème semaine du temps ordinaire

Jésus a sans aucun doute appris de son papa Joseph à « juger l’aspect de la terre et du ciel ». Mais ce qui l’étonne, c’est que cette attention tout à fait louable aux phénomènes naturels, ne se prolonge pas dans une préoccupation proportionnée pour notre avenir surnaturel. A vrai dire, la réaction de Notre-Seigneur trahit plus que de l’étonnement : l’invective « esprits faux ! » est une mise en accusation vigoureuse de ses interlocuteurs. Si Jésus leur reproche leur hypocrisie, c’est donc qu’ils feignent de ne pas voir ou entendre les signes des temps qui sont pourtant tout aussi manifestes que les phénomènes météorologiques qu’ils savent si bien décrypter. Le livre de la Révélation leur a bel et bien été transmis, et il n’est pas plus obscur que celui de la nature ! Les prophètes ont annoncé clairement les événements qui marqueraient la venue du Messie et l’irruption du Royaume : pourquoi ne les reconnaissent-ils pas ? D’où vient cette résistance, ce refus de « juger le temps où nous sommes », alors que Jésus multiplie devant leurs yeux, les guérisons, les libérations et autres miracles manifestant la venue du Royaume ?
Ne nous trompons pas : le reproche que Notre-Seigneur adresse à ses contemporains s’adresse aussi à nous. Serait-ce qu’aujourd’hui comme hier nous avons peur des exigences qui découleraient de la prise de conscience que nous sommes entrés dans les temps derniers ? La politique de l’autruche n’est pourtant jamais payante : nous ne ferons pas l’économie d’une sincère conversion, si du moins nous voulons entrer dans le Royaume que Jésus a inauguré au matin de Pâques.
Pour tenter de nous arracher à notre aveuglement et réveiller notre bon sens spirituel, le Seigneur nous propose une parabole très simple, qui devrait nous permettre de « juger par nous-mêmes ce qui est juste ». Jésus raconte l’histoire d’un homme menacé d’un procès pour fraude financière - une situation que connaissent bien ceux qui sont plus préoccupés du royaume terrestre que de celui du ciel. Inutile de miser sur la clémence du tribunal : l’issue des débats sera sans surprise. Pour éviter le pire, il ne reste à l’inculpé que la durée du chemin qui le sépare du lieu du procès. Aussi devrait-il logiquement tout mettre en œuvre pour trouver une solution à l’amiable avant d’être pris dans l’engrenage judiciaire. Sa seule issue est de se réconcilier au plus vite avec son adversaire avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qui est « juste » en ce temps où Dieu nous fait miséricorde et nous invite à en faire autant, c’est de tout mettre en œuvre pour nous réconcilier avec ceux de nos frères, avec lesquels nous avons un différend qui contriste l’Esprit Saint. Ce qui suppose que nous ayons clairement conscience que nous vivons dans un monde illuminé de la lumière du Ressuscité de Pâques, qui nous a envoyé avec ces mots : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 21,21-23).

« Je vous encourage à suivre fidèlement l’appel que vous avez reçu de Dieu : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix » (1ère lect.).


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