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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

mercredi, 31ème semaine du temps ordinaire

Jésus marche seul, devant. Il se retourne et s’adressant à la foule qui le suit, il explicite les conditions de la vie du disciple. La première est de renoncer à ses attaches familiales pour s’attacher exclusivement à sa personne. Seul celui qui partagera ainsi le destin du Christ dans un tel renoncement, pourra prétendre marcher à sa suite.
Dans l’évangile de saint Luc, la rupture par rapport à la vie naturelle imliquée par la sequela Christi est particulièrement marquée. Jésus ne demande bien évidemment pas de rompre totalement avec sa famille. Il veut seulement remettre les choses à leur place, rétablir l’ordre des priorités. Il s’agit de ne rien lui préférer, ni parents, ni enfants, ni fratrie, ni même sa propre vie ; littéralement : « haïr » tout ce qui pourrait nous détourner de lui en nous gardant dans les liens d’affections trop humaines qui nous recentreraient sur nous-mêmes.
Vient alors la parole sur la suite crucifiante : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple ». Porter sa croix signifie ici l’accepter non pas comme un événement ponctuel de sa vie, mais comme un style permanent, ou plus exactement une thérapie de longue durée, destinée à nous guérir de cette maladie que Jésus appelle dans un autre passage de l’évangile « la sclérocardia », cette sclérose, cette fermeture et paralysie de notre cœur qui nous empêche d’aimer.

Comment ne pas être bousculé par de telles paroles ! Comme pour mieux nous éclairer sur leur teneur, Jésus va prolonger son propos par deux paraboles. Il s’agit en effet de ne pas s’engager à la légère à la suite du Christ. Il faut s’assurer de pouvoir mener cette entreprise jusqu’au bout. Il faut donc repérer ses véritables ressources et ses véritables forces. Quelles sont-elles ? La priorité que l’on accorde au Christ et l’orientation vers lui que l’on donne à tout ce que l’on possède. Voilà pourquoi à la fin du récit de ces deux paraboles Jésus peut dire : « Ainsi donc, quiconque parmi vous ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple. »

Ainsi, les ressources nécessaires pour construire cette tour, la force et le courage des dix mille qui marchent contre le roi qui en a vingt mille, ne signifient qu’une chose, c’est que chacun doit renoncer à tout ce qu’il possède. Calculer ses ressources et ses forces, c’est paradoxalement se débarrasser de tout ce qui nous encombre pour ne compter que sur notre véritable richesse : le Christ. Autrement dit, pour suivre Jésus, il ne faut compter que sur lui.

Le commencement de ce discours s’accorde parfaitement avec sa conclusion : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple ». Père, mère, épouse, enfants, frères, sœurs, et même sa propre vie, toutes ces choses sont la propriété de chacun, et la plupart du temps, elles sont pour lui un obstacle qui l’empêche d’obtenir non les biens particuliers du temps, qui passent si vite, mais ces biens communs à tous qui doivent durer éternellement.
Jésus ne parle donc pas ainsi pour nous effrayer, voire nous décourager ; mais après avoir insisté sur l’urgence d’un choix résolu pour le Royaume, qui seul donne sens à notre vie, il nous invite maintenant tout aussi instamment à prendre les moyens pour arriver au but en devenant ses disciples.

« Seigneur j’ai peur ; peur de ne pas être à la hauteur ; peur de ne pas vouloir - ni même désirer - choisir ce chemin. Je peux seulement t’offrir mon ‘désir du désir de te suivre’. S’il te suffit, je t’en prie, viens me séduire, afin que je trouve dans ton amour, la force de mettre mes pas dans les tiens afin de ne jamais être séparé de toi. »


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