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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Dédicace de la basilique du Latran

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la dédicace de l’église-mère de Rome, la basilique du Latran, à l’origine dédiée au Sauveur puis à saint Jean Baptiste. Que représente pour la liturgie et pour la spiritualité chrétienne la dédicace d’une église et l’existence même de l’église comme lieu de culte ? Jésus n’enseigne-t-il pas que le temple de Dieu est tout d’abord le cœur de l’homme qui a accueilli sa parole. En parlant de lui et du Père, il dit : « Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jn 14,23) et Paul écrit ceci aux chrétiens : « n’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu » (1 Co 3, 16 ; 2nd lect.). Le croyant est donc le nouveau temple de Dieu : « L’heure vient - et c’est maintenant nous confirme Jésus - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père ».
Pourquoi les chrétiens donnent-ils alors tant d’importance à l’église, si chacun de nous peut adorer le Père en esprit et en vérité dans son cœur ou chez lui ? Pourquoi cette « obligation » d’aller à l’église tous les dimanches ? La réponse est que Jésus Christ ne nous sauve pas individuellement : il est venu pour se constituer un peuple, une famille, une communauté de personnes en communion avec lui et entre elles.
Lorsque Saint Paul nous rappelle que nous sommes « le Temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en nous » (2nd lect.), l’image est plus organique qu’individuelle : c’est en tant que membre du Corps ecclésial du Christ Total (1 Co 6, 15), en qui habite corporellement la plénitude de la divinité (Col 2,9), que chaque croyant peut être appelé « Temple de Dieu ». C’est en effet l’Église qui est « la maison que Dieu construit » (2nd lect.), en assemblant les « pierres vivantes » (1 P 2,5) que nous sommes sur la fondation unique : Jésus-Christ (2nd lect.).
Dans les Confessions (VIII, 2) saint Augustin raconte comment le rhéteur et philosophe romain Marius Victorinus, fraichement converti au christianisme, dit au prêtre Simplicien : « Sache que désormais, moi je suis chrétien ». Simplicien lui répondit : « Je ne te croirai pas tant que je ne te verrai pas dans la maison du Christ ». « Ce sont donc les murs qui font de nous des chrétiens ? » rétorqua le rhéteur, qui alla son chemin. Mais un jour Victorinus lut la parole suivante du Christ : « Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles dans cette génération... le Fils de l’homme aussi rougira de lui ». Il comprit que c’était son amour propre, la peur des moqueries qu’il aurait à subir de la part de ses collègues philosophes, qui le retenaient d’aller à l’église. Il alla voir Simplicien et lui dit : « Allons à l’église, je veux devenir chrétien ».
Se pourrait-il que cette histoire ait encore quelque chose à nous dire aujourd’hui ?


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