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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint Josaphat, évêque et martyr

Les hommes mangent, boivent, procréent ; cultivent, font du commerce, construisent des maisons : rien de répréhensible dans ces activités indispensables pour la survie des individus et de l’espèce. Sauf qu’elles se déploient dans l’oubli de la finalité de cette existence, finalité qui va se manifester à l’improviste alors que plus personne n’y prêtait attention. Dieu avait averti de ce qui allait advenir « dans les jours de Noé ou de Loth », mais personne n’en avait tenu compte - sauf les deux personnages mentionnés. De même le Seigneur nous prévient des événements dramatiques qui auront lieu « le jour où Fils de l’homme se révèlera » pour juger les vivants et les morts ; mais nous vivons comme s’il n’avait rien dit, parce que nous rechignons à l’exigence de la conversion.
Pourtant, la promesse s’accomplira au temps fixé. Ce jour-là la création tout entière sera soumise à une ultime action purificatrice de l’Esprit : l’eau (Noé) et le feu (Loth) sont traditionnellement les éléments purificateurs, qui détruisent les scories pour que resplendisse de tout son éclat la substance précieuse, qui seule « passera » en Dieu selon le grand projet de réintégration commencé avec l’incarnation rédemptrice. La rouille qu’il faut éliminer représente toutes nos activités d’ici-bas, même les meilleures, qui ne sont pas finalisées sur le Royaume. Malheureux celui dont l’horizon se limite à ce monde : ses œuvres disparaîtront avec lui dans l’oubli. Il sera inutile en ces jours-là de rassembler les biens que nous aurons accumulés : ils ne nous serviront à rien dans le monde nouveau. Si nous restons les yeux rivés sur ce qui est derrière nous sur cette terre, faute d’avoir appris à scruter l’invisible pour y discerner les signes du Royaume, nous subirons comme la femme de Loth le sort réservé à la création ancienne.
La réponse de Jésus à la demande de précision des disciples - « Où donc Seigneur ? » - donne à penser : les charognes ne font pas long feu en Palestine ; immédiatement les vautours les ont repérées et viennent nettoyer leur carcasse. Ainsi en sera-t-il au Jour du Fils de l’homme : seuls ceux qui seront reconnus vivants, parce qu’ils auront accueilli la Parole de vérité et de vie, passeront dans le monde nouveau. Quant à ceux qui n’auront eu d’autre souci que de « chercher à conserver leur vie » en ce monde, dans l’oubli de la vie éternelle que le Christ est venu leur offrir, le feu purificateur tombera inexorablement sur eux comme sur les autres, mais il les consumera car la flamme ne trouvera rien qui lui résiste.
L’avertissement est impressionnant et est un appel vigoureux à la prise de conscience de notre responsabilité. Le Seigneur nous rappelle jour après jour la précarité de nos existences et le caractère éphémère de ce monde : que faisons-nous de ses mises en garde ? La seule manière de nous préparer à la rencontre définitive avec Lui, c’est de vivre dans la charité, qui consiste à « perdre sa vie » : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13) Ce n’est qu’ainsi que nous la conserverons, car celui qui aime connaît Dieu ; il demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Il échappe dès lors au jugement puisqu’il est déjà né à la vie éternelle.


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