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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

vendredi, 34ème semaine du temps ordinaire

Après les discours apocalyptiques de ces derniers jours, l’image sereine du figuier bourgeonnant nous ramène à la joie paisible du triomphe de la vie sur la tristesse hivernale. Mais que veut nous dire Jésus par ce changement de tonalité ?
En fait la rupture se situe dans le discours eschatologique lui-même. Au cœur de la description des « signes » qui affoleront les nations, Jésus annonçait abruptement : « Alors on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire ». Le voilà le soleil levant, l’astre d’en haut qui en venant nous visiter, chasse les ténèbres de notre nuit, et réchauffe le monde transi dans le grand hiver de l’absence de Dieu.
Que les disciples se rassurent : chacun pourra vérifier par lui-même que l’heure est venue. Ce sera pour tous une évidence, comme il est évident que l’été est proche lorsque bourgeonne le figuier et les autres arbres. Il est donc inutile de scruter les oracles de Nostradamus et autres prophéties de la fin des temps qui pullulent de nos jours. C’est une perte de temps et une dispersion qui nous distraient du seul travail utile en vue de l’accueil du Seigneur : à savoir notre conversion. Car il vient bientôt : « cette génération ne passera pas sans que tout arrive ». Les exégètes s’accordent pour dire que l’expression « cette génération » désigne l’humanité toute entière marquée par le péché, à qui Dieu a décidé de faire miséricorde.
Peut-être Jésus a-t-il croisé le regard sceptique de l’un ou l’autre de ses disciples - à moins qu’il ait entraperçu le nôtre ? Qui d’entre nous ne s’est pas plaint de la lenteur avec laquelle le Seigneur accomplit sa promesse ? Le doute ne s’est-il jamais insinué dans nos cœurs quant au bien-fondé de notre espérance ?
La réponse de Jésus ne laisse place à aucune hésitation : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ». Non la promesse n’est pas vaine, elle concerne notre humanité et s’accomplira en temps voulu pour celui qui sait attendre dans la foi et persévérer dans l’espérance. « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard, confirme saint Pierre, mais il fait preuve de patience envers vous, ne voulant pas que quelques-uns périssent mais que tous parviennent à la conversion » (2 P 3,9). D’ailleurs, la Parole n’est-elle pas déjà en train de s’accomplir ? Ne sommes-nous pas déjà témoins de l’action libératrice et guérissante de la grâce dans nos vies ?
Puisque « la longue patience du Seigneur est notre salut » (2 P 3,14), mettons à profit le temps qui nous est donné pour nous convertir, afin que lors du jugement, nos noms soient « inscrits sur le livre de vie » (1ère lect.). Oui nous le croyons, un jour nous verrons « un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre auront disparu, et il n’y aura plus de mer. Et nous verrons descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » (Ibid.).


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