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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

mardi, 22ème semaine du temps Ordinaire.

Jésus vient d’être chassé de son village natal par ses concitoyens en furie ; mais lui, « passant au milieu d’eux, alla son chemin ». Il descend à Capharnaüm dont il fera désormais son QG. Rempli de l’Esprit Saint, il y enseigne dans la synagogue un jour de sabbat. Ici comme à Nazareth, l’auditoire « est frappé par son enseignement, parce que sa parole était pleine d’autorité ». Jésus ne se contente pas de répéter les interprétations des Anciens : il parle à la première personne, en son nom propre ; et son enseignement touche les cœurs : il ouvre des perspectives insoupçonnées, qui font grandir spirituellement ceux qui consentent à se laisser conduire sur ces chemins nouveaux, ceux qui accueillent cette révélation inouïe du visage de tendresse d’un Dieu-Père, que Notre-Seigneur leur propose.
C’est à ce moment qu’advient un événement totalement inattendu : un des juifs pieux qui participent à la prière, est tout à coup saisi par un esprit mauvais qui se sert de lui pour interpeller Jésus. Sentant son pouvoir menacé par l’enseignement de ce Rabbi hors du commun, l’esprit impur prend l’initiative et tente de maîtriser son adversaire en déclinant son identité et ses titres, selon le rituel de magie qui veut que par le nom, on prenne pouvoir sur la personne. Jésus refuse de s’abaisser à un tel duel ; contrairement à ce que faisaient les exorcistes de l’époque, il ne prononce aucune formule magique, mais se contente de lancer une brève injonction, juste un ordre : « Silence ! Sors de cet homme ! ». Cette simple parole suffit pour obliger le démon à sortir du malheureux qu’il tourmentait.
Il était hors de question d’admettre un démoniaque dans une synagogue ; il clair que cet homme ignorait le triste état de son âme, et l’esprit malin ne s’est trahi que parce que Jésus l’y a contraint par sa seule présence. Ceux qui assistent à la scène ne s’y trompent pas : seule la Parole du Très-Haut peut s’imposer avec une telle autorité, et accomplir instantanément ce qu’elle dit ; c’est donc que Dieu est à l’œuvre en cet homme. Saisis d’une frayeur sacrée, ils s’interrogent sur le sens de cet événement : « Quelle est cette parole ? Car il commande avec autorité et puissance aux esprits mauvais, et ils sortent ! ».
La question porte en soi sa réponse ; même s’il n’avait pas percé tout le mystère de la Personne du Christ, le démon avait néanmoins vu juste : ce Jésus est bien le « Saint, le Saint de Dieu », c’est-à-dire dans le vocabulaire de l’Ancien Testament, un homme jouissant d’une proximité particulière avec Dieu, qui lui donne de participer à sa toute-puissance.
Ce sabbat n’est décidément pas comme les autres ; selon la tradition juive, le sabbat est le jour où Dieu se laisse approcher par l’homme ; or aujourd’hui, c’est Dieu qui en Jésus s’est rapproché de ses enfants, afin de les libérer d’une religiosité aliénante qui les empêchait de s’avancer vers lui dans la liberté filiale. « Car Dieu ne nous a pas destinés à sa colère ; il nous a destinés à entrer en possession du salut par Notre-Seigneur Jésus-Christ, mort pour nous afin de nous faire vivre avec lui, que nous soyons encore éveillés ou déjà endormis dans la mort. » (1ère lect.).

« Père très saint, tu as fait de nous “des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres” (1ère lect.), car en ton Fils Jésus-Christ, tu t’es fait toi-même “notre lumière et notre salut” (Ps. 26). Ne permets pas que nous rendions vaine la Croix de ton Fils en nous détournant de sa Parole ; réveille-nous de nos torpeurs spirituelles, afin que nous “soyons vigilants et restions sobres, nous réconfortant les uns les autres et travaillant à nous construire mutuellement, dans l’attente de “la venue du Jour du Seigneur”(1ère lect.).


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