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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de l’Avent

De grandes foules viennent à Jésus… Boiteux, aveugles, estropiés, muets… Tous affamés, assoiffés, pas seulement de pain, pas seulement d’eau, mais aussi de la Parole et des gestes de consolations et de guérison de notre Seigneur.

Face à tous ces gens, Jésus sent monter en lui un sentiment de « pitié », plus exactement, le texte grec nous dit que Jésus est bouleversé intérieurement, remué jusqu’au plus profond de ses entrailles. Lorsque l’on sait qu’en hébreu « entrailles maternelles » et « miséricorde » ont la même racine, la conclusion s’impose. Devant la souffrance de ces hommes et de ces femmes, douloureux héritage du péché des origines, Jésus est ému jusqu’aux entrailles. Il n’a qu’un désir : les sauver et les rétablir dans leur dignité de fils et de filles de Dieu.

En Jésus-Christ, c’est Dieu qui, poussé par la miséricorde, vient à la rencontre de la misère de l’homme. En Jésus-Christ, c’est le Tout-Autre qui se fait le Tout-Proche pour ramener sur son cœur ses enfants qui s’étaient égarés loin de lui. Nous touchons ici l’essence du mystère de l’Incarnation rédemptrice que nous sommes invités à approfondir de façon toute particulière durant ce temps de l’Avent.

Jésus va guérir ces hommes et ces femmes. Mais cela ne lui suffit pas. Il va leur donner à manger. Il va multiplier pour eux les quelques pains de ses disciples, préfigurant ainsi le don de son corps et de son sang dans l’Eucharistie pour le salut du monde et annonçant le banquet céleste où tous les hommes réconciliés avec le Père par l’offrande de sa vie pourront siéger à la fin des temps. Ce banquet qui scelle la réconciliation avec notre Père est celui de la vie retrouvée puisque il nous permet de venir nous abreuver auprès de la source de vie éternelle. Ce festin de paix et de joie est bien celui qu’annonçait le prophète Isaïe en ces termes : « Ce jour-là […], le Seigneur enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple ; c’est lui qui l’a promis. » (Cf. 1ère lecture)

La seconde multiplication des pains, chez saint Matthieu, est donc bien à interpréter comme un acte de miséricorde de la part de Jésus et travers lui de la part du Père. Il est à noter ici que Jésus ne donne pas directement le pain qu’il vient de multiplier, il le fait distribuer par les disciples. Autrement dit, Jésus veut avoir besoin de nous pour être les canaux de sa miséricorde, pour être ses mains et son cœur auprès de ceux qui sont perdus loin de lui, dans la détresse et la souffrance.
Remarquons encore que le Seigneur part de ce que nous lui donnons : sept pains et quelques poissons, autrement dit, pas grand-chose de ce que nous possédons. Et bien, même de ce pas grand-chose, le Seigneur veut en avoir besoin. Jésus veut avoir besoin de l’offrande de nos vies unie à sa propre offrande pour sauver le monde. Il veut nous associer d’une façon toute particulière au mystère de la rédemption.

En fixant déjà notre regard vers l’enfant de la Crèche, ce temps de l’Avent que nous venons de commencer nous sera sans doute d’un grand secours. Un nouveau-né sans défense dans l’humilité d’une grotte va venir rendre sa dignité à toute vie qui naît. Il va venir guérir les blessés de la vie et redonner un sens à tout ce qui est mort en nous. En ce qu’il y a de plus vulnérable, Dieu va venir détruire le péché et déposer le germe d’une humanité nouvelle, appelée à porter à son achèvement le dessein originel de la création et à le transcender par la grâce de la rédemption. Au cœur même de ce qui paraît le plus ténébreux, la miséricorde va s’incarner et ouvrir un chemin d’espérance !


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