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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint François-Xavier, prêtre

Le thème qui sous-tend la liturgie de ce jour est celui du discernement de la lumière. Le premier verset du Psaume : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut » (Ps 27 [26]) nous livre le fil rouge des lectures et des oraisons. « En ce jour-là, les aveugles sortiront de l’obscurité et des ténèbres, et leurs yeux verront » (1ère lect.) : « ce jour-là » correspond à la venue de celui qui est « la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme » (Jn 1,9). En ceci nous avons reconnu l’amour de Dieu pour les hommes, sa « philanthropie » : il nous a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle (Jn 3,16).
Au commencement de la péricope évangélique, les aveugles suivent Jésus sur la route, mais ne sont pas encore dans son intimité. Leur cri est l’expression de leur espoir de guérison, fondé sur l’intervention de celui que, faute de mieux, ils invoquent sous le nom de : « Fils de David ». Jésus ne répond pas, mais continue sa route. C’est le temps du cheminement catéchuménal, qui se nourrit de l’espérance de la réalisation prochaine des promesses : « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur » (Ps 27). Cheminement qui conduit jusqu’à la « maison » - entendons : l’Eglise - où a lieu la rencontre personnelle et l’illumination baptismale. C’est pourquoi « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie » (Ibid). Cette fois, les aveugles « l’abordent » : ils nouent un dialogue ; leur demande n’est plus de l’ordre du cri, mais ils expriment leur requête dans un face à face familier.
L’évangéliste ne nous rapporte que la question formulée par Jésus ; celle-ci porte sur la foi des aveugles : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Le récit ne précise pas à quelle action Jésus fait allusion. On devine sans peine qu’il s’agit de la guérison de la cécité de ces malheureux comme la suite le confirme ; mais la présentation du texte suggère également une interprétation spirituelle et sacramentelle. Jésus interroge les catéchumènes sur leur foi en sa personne, avant de leur donner le sacrement de l’illumination. A présent les aveugles ne confessent plus le « Fils de David », mais le « Seigneur ». Aussi Jésus leur touche-t-il les yeux - le rite est maintenu dans le baptême - et par cet attouchement de l’organe physique de la vue, il ouvre les yeux de leur cœur afin qu’ils puissent contempler, dans la lumière de l’Esprit, la vérité de ce qu’ils viennent de proclamer.
La mise en garde sévère de Jésus peut surprendre : « Attention ! Que personne ne le sache ! ». Car l’illumination dont ils viennent d’être bénéficiaires n’est précisément pas de l’ordre du « savoir » : il s’agit d’une connaissance surnaturelle qui n’est accessible que « selon la foi ». Ce que Notre-Seigneur attendait d’eux, est précisé dans la première lecture : « En voyant ce que le Seigneur a fait au milieu d’eux, ils proclameront la sainteté de son Nom, ils proclameront la sainteté du Dieu saint de Jacob ». Alors « les esprits égarés découvriront l’intelligence, et les récalcitrants accepteront qu’on les instruise ».

« Voici que le Seigneur vient dans la lumière pour visiter son peuple, pour lui donner la paix et la vie éternelle » (Ant. ouv.). Saurons-nous le reconnaître et interpréter les signes de sa venue ? « Apprends-nous Seigneur, dans la communion au mystère de ta présence réelle eucharistique, le vrai sens des choses de ce monde et l’amour des biens éternels" » (Or. fin.).


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