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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de l’Avent

La première lecture de ce jour n’est-elle pas bouleversante ? Quelle souffrance dans cette interpellation de notre Dieu : il aurait tant voulu nous combler de sa paix, nous rassasier de ses biens, nous donner la joie d’une fécondité abondante, et surtout nous faire entrer dans son amitié, nous donner part à son propre nom, c’est-à-dire faire de nous ses fils.
Mais nous n’avons pas compris sa voix, nous avons refusé d’entendre ses appels. Nous avons fait la sourde oreille à son « enseignement salutaire » et lui avons préféré « le conseil des méchants » (Ps 1). Au lieu de nous laisser « guider sur le chemin » qu’il ouvre devant nous en son Fils Jésus-Christ, nous nous sommes rebellés et nous nous sommes égarés sur « le chemin des pécheurs ». Plutôt que de « murmurer sa loi jour et nuit », nous en avons contesté le bien-fondé, protesté contre cette ingérence ; revendiqué notre autonomie. Comme des enfants contestataires - ou comme le fils cadet de la parabole - nous avons rejeté l’autorité divine du « Dieu saint notre Rédempteur ». Rien d’étonnant que nous soyons « balayés comme la paille par le vent », que nos « chemins se perdent » dans la nuit. Comment des aveugles pourraient-ils se guider entre eux : ne tomberont-ils pas tous ensembles dans un trou faute de se laisser « guider sur le chemin où ils marchent » ?
L’homme contemporain rétorque : « Mais où donc est-il ce Dieu pour que nous puissions “être attentifs à ses commandements” ? Où se manifeste-t-il que nous puissions contempler ses prodiges ? Nous lui demandons des signes et il nous ignore ; des visions et il ne réagit pas, des révélations et il demeure muet ! » Avec une infinie patience, le Seigneur répond : « Je vous ai dit tout ce que j’avais à dire par la Parole qui est mon Fils. Fixez les yeux sur lui seul, car en lui j’ai tout établi, en lui j’ai tout dit, tout révélé, et vous trouverez là bien plus que tout ce que vous désirez et demandez. Non, il ne faut plus vous adresser à moi par désir de visions et de révélations : retenez-le bien, tout se trouve déjà réalisé en Jésus-Christ, et infiniment plus ! » (S. Jean de la Croix, Montée du Carmel).
Hélas la discrétion même du don de Dieu nous le fait mépriser : sa Parole nous apparaît insipide, son pain eucharistique dérisoire. Pauvres gamins que nous sommes : assis sur les places de nos cités terrestres déchirées par nos guerres fratricides, nous interpellons Dieu et lui reprochons de ne pas entrer dans nos vues et ne pas satisfaire nos demandes - voire nos caprices - alors que le Seigneur nous a envoyé son Fils pour nous relever et nous introduire dans la Jérusalem céleste où règne la « justice » et la « paix ». Certes les mœurs de Dieu tranchent sur les nôtres : il verse des larmes sur ce qui nous fait danser, et il semble se réjouir de ce qui nous attriste. Pourtant, « la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait » ; mais seul celui qui lui fait confiance, qui accepte de le suivre sur les chemins déconcertants de l’Evangile, peut faire l’expérience de la fécondité de l’obéissance de la foi.

« “Heureux est l’homme qui se plaît dans la loi du Seigneur : il est comme un arbre planté près d’un ruisseau qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ” (Ps 1). Fais descendre sur nous, Seigneur, la paix tranquille qui émane de ce Psaume. Donne-nous de ne rien chercher d’autre que le bonheur que tu promets à ceux qui plongent en toi leurs racines pour vivre de ton Esprit en “murmurant ta loi jour et nuit”. “Apprends-nous, dans l’écoute de ta Parole et la communion au mystère eucharistique, le vrais sens des choses de ce monde et l’amour des biens éternels”(Or. finale). »


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