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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de l’Avent

Le passage de l’évangile de ce jour se situe juste après l’épisode de la Transfiguration de Jésus sur la montagne du Tabor. Jésus redescend avec ses disciples dans la plaine et ces derniers, venant de voir Elie à ses côtés, s’interrogent légitimement sur le retour de ce prophète tel qu’il était annoncé par les scribes. Elie enlevé au ciel sur un char de feu devait revenir « pour ramener le cœur des pères vers les fils » nous dit le Siracide reprenant la prophétie de Malachie qui ajoutait « et les cœurs des fils vers leurs pères » (Mal 3, 23).
A la suite de saint Pierre, ayant reconnu en Jésus le Messie (Mt 16,16) et qui plus est, venant de le contempler dans sa gloire, les disciples s’étonnent qu’Elie n’ait pas joué le rôle de précurseur que lui assignait le prophète Malachie. La réponse donnée par Jésus à leur questionnement va les amener à comprendre qu’Elie peut être assimilé à Jean-Baptiste.
Puisque lui, le Messie, est là, c’est qu’Elie est déjà venu. Et précisément, il est venu en la personne de Jean-Baptiste. Celui-ci, par sa prédication de feu et son jeûne au désert, s’est employé à ramener le cœur des fils vers leurs pères et à travers ces derniers, hommes de foi et de fidélité, vers le Seigneur Dieu d’Israël. Mais, on n’a pas reconnu Elie en Jean-Baptiste. Cela aurait-il mis en échec sa mission de précurseur ? Bien au contraire, et c’est là un grand mystère, cela lui a permis de rejoindre sa vérité ultime.
En effet, dans sa mort, Jean s’est manifesté d’une façon éminente comme le précurseur du Juge eschatologique qu’Elie devait précéder. Il préfigurait par-là jusqu’où irait l’abaissement de celui qu’il annonçait comme le Messie et dont il préparait les chemins. Ainsi, par toute sa vie, Jean a prophétisé le Fils de l’homme souffrant qui allait mourir en donnant librement sa vie pour ramener au Père le cœur de ses enfants dispersés à cause du péché. Au milieu du peuple incapable de comprendre, l’épisode de la Transfiguration a donc consacré la révélation de Jésus comme celle du Fils de l’homme (Dn 7) souffrant et glorieux, dont la mort et la résurrection accompliront les Ecritures.
Nous pouvons alors percevoir que le partage de l’intimité du Seigneur n’est jamais aussi profond que lorsque l’on souffre avec lui. Certes, l’entretien d’Elie avec Jésus transfiguré, comme jadis sur la montagne avec le Seigneur « dans le souffle d’une brise légère » (1 R 19, 12), demeure un exemple de l’intimité à laquelle le Seigneur appelle tous les croyants. Mais, Jésus invite de suite ses disciples à redescendre dans la plaine, à prolonger ce cœur à cœur jusque dans les lieux les plus exposés à l’épreuve, à la souffrance, à la mort peut-être. Jean-Baptiste, en a fait lui-même l’expérience prophétisant jusque dans son martyre la kénose choisie par le Fils pour sauver les hommes.
A notre tour, nous sommes invités à nous associer à ce mystère de la rédemption en choisissant de marcher délibérément à la suite du Christ sur ce chemin de l’abaissement, qui déjà nous saisit dans le petit enfant de la Crèche qui repose dans les bras de Marie. Si nous voulons nous faire proches de cet enfant, nous devrons nous abaisser. On peut avoir peur de s’humilier avec Jésus sur le chemin de la Croix, mais comment pourrait-on avoir des réticences à se mettre à genoux devant un petit enfant !
« Seigneur, tu connais notre faiblesse, merci de nous préparer par ta naissance à te demeurer unis dans ces abaissements qui au cœur de nos vies ne manqueront pas de se révéler plus douloureux, dans l’espérance de partager un jour ta gloire auprès du Père. »


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