Saint Jean, apôtre et évangéliste

Les linges, calmement rangés au pied du tombeau, attestent que le corps n’a pas été volé. Jésus est parti, les laissant sur place. Il les avait reçus en endossant notre condition, une nuit, à Bethléem. À présent, Il revêt notre chair de sa gloire.

Peut-être les linges sont-ils ce qui gêne Marie-Madeleine. Son amour, au fond de lui-même, au-delà de sa douleur, avait pressenti la résurrection et l’avait conduite de bon matin au tombeau. Mais l’évidence des linges la heurte dans son idée de la résurrection. Laissés sur le bord, ils témoignent que le vieil homme ne franchira pas les portes de la Vie. Cette idée est difficile à admettre. De la même façon, les linges qui emmaillotaient l’enfant Jésus en ont heurté plus d’un : le Dieu de l’univers peut-il vraiment venir à nous dans un corps aussi fragile ?

Que l’Esprit de Noël nous rejoigne dans les courses éperdues que nous entretenons encore, ricochant entre l’enseignement de l’Église et ce que nous pouvons en vivre, entre notre expérience de Dieu et les étapes où il nous précède.

Nous célébrons aujourd’hui l’amour qui a fait les premiers pas pour rejoindre l’homme, mais n’oublions pas qu’il garde une longueur d’avance. Comme le ressuscité devance ses disciples sur les routes ensoleillées de Galilée, l’Enfant de la crèche nous attend bientôt à Nazareth pour faire grandir notre attachement à lui à l’épreuve du quotidien.

En ce jour où la Pâques nous est présentée comme notre Nativité à la vie nouvelle, que l’Esprit de Nazareth nous donne de l’accueillir jusqu’à nous laisser transfigurer.