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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Octave de Noël

Pour la première fois, Jésus entre à Jérusalem et pour la première fois la présence du Christ Seigneur remplit le Temple. Pour bien percevoir tout le sens de cet instant, nous devons nous rappeler ce que représentait le Temple pour les juifs. Il était considéré comme le lieu de la Gloire de Dieu, préfiguré dans le livre de l’Exode par la Tente de la Rencontre dont la prise de possession par le Seigneur est relatée en ces termes dans le livre de l’Exode : « La nuée couvrit la Tente du Rendez-vous, et la gloire du Seigneur emplit la Demeure. Moïse ne put entrer dans la Tente du Rendez-vous, car la nuée demeurait sur elle, et la gloire du Seigneur emplissait la Demeure » (Ex 40, 35).
Nous comprenons dès lors mieux la portée de l’événement de la présentation de Jésus au Temple. En Jésus, le Verbe de Dieu fait chair, c’est Dieu lui-même, qui vient comme l’Epoux accomplir l’alliance nuptiale avec son peuple et l’étendre à tout homme : « lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple » proclame Syméon.
La figure de Siméon représente le peuple d’Israël attendant son Messie Sauveur, Fils de Dieu, qu’il peut enfin prendre dans ses bras. Pour la première fois dans l’évangile, dans l’espace sacré du temple de Jérusalem, se réalise la rencontre entre la bienveillance de Dieu et l’attente du peuple élu. Cependant, en raison de l’extension de l’alliance à tout homme, chacun de nous peut se reconnaître en Syméon comme celui que le Seigneur vient visiter.
Les modalités de cette visitation sont étonnantes et inattendues. Celui qui vient à nous est un enfant et non pas un héros tout-puissant ; de plus, ce n’est pas lui qui nous saisit, mais il se laisse saisir ou plus exactement il l’intériorité la plus intime de tout homme, en se laissant saisir par ce dernier. Par cette vulnérabilité et cet abandon entre nos mains, il nous guérit de toutes les peurs que nous pourrions avoir de lui et ouvre lui-même le chemin de notre libération. Son humilité nous guérit de tout orgueil et de toute prétention à nous auto-suffire ou à nous sauver par nous-mêmes.
« Seigneur, béni sois-tu de t’être abaissé pour nous élever jusque dans ta gloire. Toi la lumière des nations, tu es venu accomplir ce salut pour tout homme. Donne-nous, à l’image de Syméon, la grâce de désirer t’accueillir en nos vies. Seigneur, comment pourrions-nous avoir peur de toi qui t’es fait petit enfant ! »


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