Férie de Noël

Cet évangile peut nous sembler nous brusquer dans le temps de Noël, nous faisant enjamber le baptême du Seigneur pour nous projeter déjà aux débuts de son ministère public. Pourtant, ces versets sont propres à approfondir le mystère de Noël : « ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : (…) le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Par ces mots qui ouvraient la liturgie de Noël, nous méditons encre que les prophéties trouvent leur accomplissement en la personne de Jésus, le Verbe fait chair, lumière pour les nations. « En guérissant toute maladie et toute infirmité », le Seigneur atteste que le Royaume se manifeste dans sa personne.

L’invitation pressante qui nous est faite n’est plus seulement, comme au temps de Jean-Baptiste, de nous convertir et de confesser nos péchés, mais de nous tourner vers la personne du Christ, notre salut. Particulièrement, cette page d’évangile montre Jésus s’adressant indifféremment à juifs et païens pour souligner que l’ensemble de la famille humaine est livrée au pouvoir de la mort et du péché, pour montrer que l’annonce du prophète Isaïe avait une portée universelle.

Nous qui allons à la crèche pour adorer, nous sommes donc à la croisée de chemins. Il ne suffit pas de nous engager dans le chemin d’humilité ouvert par les rois mages en adorant l’Enfant divin et en lui faisant don de nous-mêmes. Il nous faut, comme eux, nous en retourner par un autre chemin : le Christ lui-même. Car c’est en témoignant de la joie que nous avons reçue du Verbe fait chair que nous témoignerons que Jésus est lumière pour les nations : « tout inspiré qui proclame que Jésus-Christ est venu parmi nous dans la chair, celui-là appartient à Dieu » (1ère lect.). Aujourd’hui encore cette affirmation est fondamentale et déterminante pour tout homme : « Le Verbe s’est fait chair ». Qui transmettra cette Bonne Nouvelle ?