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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Noël

Jésus invite les apôtres revenant de mission, à se retirer à l’écart « en un lieu solitaire » afin de « se reposer un peu ». Mais la foule perçoit la manœuvre et les précède au lieu choisi. Dès sa descente de la barque, Jésus est à nouveau happé. Pourtant, aucun geste d’impatience qui viendrait trahir une lassitude somme toute légitime : saisi de compassion il répond à la demande silencieuse et se met « à les instruire longuement ». Nous aimerions bien savoir ce que Jésus enseigne aux foules durant ces catéchèses ; mais Marc est très sobre sur le contenu de la prédication du Seigneur. Sans doute pour souligner qu’il est à la fois le sujet et l’objet de sa prédication. L’essentiel de l’enseignement de Jésus porte sur la proximité du Royaume, qui est rendu présent en sa Personne : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15). Or la « Bonne Nouvelle », c’est précisément que « Jésus-Christ est Fils de Dieu » (Mc 1,1).
En comparant la foule à des « brebis sans berger », l’évangéliste fait le lien avec la prophétie d’Ezéchiel : « Ainsi parle le Seigneur : voici que j’aurai soin moi-même de mon troupeau et je m’en occuperai. Comme un pasteur s’occupe de son troupeau, quand il est au milieu de ses brebis éparpillées, je m’occuperai de mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, au jour de nuées et de ténèbres. Dans un bon pâturage je les ferai paître, et sur les plus hautes montagnes d’Israël sera leur pacage. C’est là qu’elles se reposeront. C’est moi qui ferai paître mes brebis et c’est moi qui les ferai reposer, oracle du Seigneur. Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade. Celle qui est grasse et bien portante, je veillerai sur elle. Je les ferai paître avec justice » (Ez 34,11-16).
Jésus se comporte comme le Messie-Berger de son peuple, préfiguré par Moïse et Josué, et attendu pour la fin des temps. Attirée par le Père (Jn 6,44), la foule se rassemble autour de lui au désert pour entendre sa Parole. Celle-ci fait de ces hommes dispersés un peuple unifié, la communauté que Dieu lui-même rassemble et conduit vers la Terre promise.
La comparaison avec le temps des fiançailles d’Israël et de son Dieu au désert, après la sortie d’Egypte, se prolonge dans le repas pris en plein air, regroupés par cinquantaines (Ex 18,25). L’herbe verte que l’on ne rencontre dans ces régions qu’au printemps, laisse sous-entendre que nous sommes à l’époque de la Pâque. Cette précision nous invite à faire le lien entre la multiplication des pains et l’Eucharistie : « levant les yeux au ciel, Jésus prononce la bénédiction et rompt le pain », comme il le fera le soir du jeudi saint ; puis il confie aux disciples le soin de les distribuer. Le fait de multiplier séparément les pains et les poissons, en ne prononçant une prière que sur les premiers, est encore une manière de souligner la symbolique eucharistique de l’événement.
Pour la jeune communauté chrétienne, ce peuple rassemblé au désert autour du Messie-Berger qui le nourrit du Pain du ciel, est la préfiguration de l’Eglise en marche vers sa Patrie sous la direction du Ressuscité. Et pour chacun de nous, ce récit des origines nous rappelle la simplicité avec laquelle le Seigneur continue à nous rejoindre aux étapes journalières de notre exode, pour nous nourrir de sa Parole et de son Eucharistie, et nous rassembler dans l’unité de son Corps. « Voici à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés » (1ère lect.).


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