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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Férie de Noël

Le cycle des premières lectures de ce temps de Noël nous permet de continuer notre parcours de la première lettre de saint Jean. Dans le passage d’aujourd’hui, la foi et l’amour, auxquels Jean nous a poussés dans les paragraphes précédents, se trouvent assumés et leur relation mise en évidence : « Et nous, nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous. Dieu est Amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jn 4,16).

Reconnaître en Jésus le Fils envoyé du Père est la preuve de l’orthodoxie de notre foi mais est aussi la preuve de l’amour suprême de Dieu pour nous car « le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde » (1 Jn 4,14). La divinité du Christ, l’amour de Dieu pour nous, et notre amour pour Dieu et les hommes ne peuvent être séparés. Priver le Christ de sa divinité c’est priver Dieu de la gloire de son amour et priver l’homme de la seule foi qui produit en lui un amour parfait : « si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection » (1 Jn 4,12).

Mais voilà, l’homme, dans son état de péché, est incapable de croire et d’aimer. Il est à la fois aveugle et égoïste. N’est-ce pas ce qui apparaît dans l’épisode de l’évangile de Marc où Jésus, marchant sur les eaux, vient à la rencontre de ses disciples ? Marc prend bien soin de préciser que « leur cœur était aveuglé » (Mc 6,52). Les disciples ont eu peur de Jésus et cet effroi a aveuglé l’intelligence de leur cœur. Ils ont cru voir un fantôme qui venait les menacer. Ils n’ont pas reconnu Jésus. A ce moment de l’évangile, ils n’ont pas encore « reconnu et cru que l’Amour de Dieu » était en Jésus parmi eux, ils n’ont pas encore « reconnu et cru » que Jésus était le Fils envoyé par le Père pour sauver les hommes.

Ce n’est qu’après la Pâque - et même la Pentecôte - que ces mêmes disciples, illuminés par l’Esprit, comprendront qui est celui qu’ils ont suivi. Ils pourront alors interpréter les événements déconcertants qu’ils ont vécus avec lui et nous rapporter cette relecture dans les évangiles pour que nous aussi nous ayons accès au mystère du salut par la foi en leur témoignage.
Et ce qui fut vrai pour les disciples l’est aussi pour nous. C’est seulement par la grâce de l’Esprit, l’Esprit de vérité dont le premier fruit est l’amour (Ga 5,22) et auquel il nous est donné d’avoir part (1 Jn 4,13), que nous pouvons arriver à croire en Christ et à vivre de son amour. Seul l’Esprit peut nous permettre de « confesser que Jésus est le Fils de Dieu » (1 Jn 4,15) et de « demeurer » « dans l’amour » (1 Jn 4,16).

Ainsi, la seule façon d’aimer, comme la seule façon de croire, c’est de demeurer en Dieu et Dieu en nous : « Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous. Dieu est Amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jn 4,16). L’apôtre ne veut pas dire ici que la façon de parvenir à demeurer en Dieu, et Lui en nous, est de confesser la filialité divine du Christ et de demeurer dans l’amour mais le contraire. C’est la divine présence qui seule rend possible et de croire et d’aimer. Nous ne pouvons demeurer en Dieu que parce que Lui qui est l’Amour, le premier, est venu demeurer dans notre barque.

Etablis dans cet amour, nous n’avons plus peur car « il n’y a pas de crainte dans l’amour » (1 Jn 4,18). Laissons résonner à nos oreilles ces paroles de Jésus : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez pas peur ! » (Mc 6,50) Au milieu de nos tempêtes, prenons-le dans notre barque. Laissons-le nous aimer le premier et venir demeurer en nous pour qu’à notre tour nous puissions demeurer en lui, dans la paix et la sérénité que donnent la foi et l’amour.


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