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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

vendredi, 1ère semaine du temps ordinaire

Même si la souffrance et la mort sont effectivement entrés dans le monde en raison du péché de l’homme, on ne peut établir un lien direct entre telle maladie et tel péché personnel, de sorte que le pardon du péché, supprimerait la cause immédiate de la maladie et restaurerait la santé. Il n’y a donc pas de lien direct entre le pardon accordé par Jésus au paralytique, et la guérison physique dont il bénéficie quelques instants plus tard. On ne peut pas dire que la guérison soit la « visibilité » du pardon accordé : ce serait vraiment dramatique pour tous les malades qui reviennent du sacrement de réconciliation sans être guéris physiquement !
Et pourtant Jésus dit très clairement : « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés ». La finalité de la guérison physique est explicitement énoncée : il s’agit bien de justifier la prétention de Jésus de « pardonner les péchés ». Comment sortir de ce dilemme ? La contradiction disparaît lorsqu’on regarde de plus près la manière concrète dont procède Notre-Seigneur. Le pardon est un acte purement spirituel et donc un acte de parole : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés ». Le péché est une rupture délibérée de relation avec Dieu, qui seul peut prendre l’initiative de renouer avec l’égaré. Rétablir une relation personnelle se fait dans un dia-logue, un échange de paroles, permettant à chacun des interlocuteurs de ratifier l’alliance rétablie. C’est bien ce que fait explicitement Jésus : il interpelle l’homme en lui signifiant que la paternité divine envers lui est restaurée - « Mon fils » - et explicite le processus qui a conduit à cette réconciliation : « tes péchés sont pardonnés ». En agissant ainsi, Jésus prend la place de l’offensé, c’est-à-dire de Dieu, et parle en son nom, ce qui fait précisément l’objet de la contestation de la part des scribes. Dans cet acte de pardon, la cause (la parole) est de même nature que l’effet (libération spirituelle, réconciliation).
Logiquement il faut qu’il en soit de même en ce qui concerne la guérison physique : l’effet (la guérison) ne peut être provoqué que par une cause antérieure de même nature, c’est-à-dire par une causalité physique exercée par le thaumaturge. Or ce n’est pas du tout ainsi que procède Jésus : il agit par sa seule Parole efficace, qui donne au malade la force d’accomplir ce qu’elle ordonne : « Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ». Ce qui devrait conduire au raisonnement suivant : si la Parole de cet homme peut agir au niveau du corps (matériel) pour y opérer une guérison miraculeuse, alors a fortiori dans son domaine propre, c’est-à-dire sur le plan spirituel, cette même Parole peut-elle accomplir ce qu’elle annonce. La réconciliation du paralytique avec Dieu demeure bien sûr invisible, mais elle est digne de foi, puisqu’elle est réalisée par cette même Parole qui a accompli sa guérison.

« Seigneur nous t’en rendons grâce à jamais : après avoir prononcé sur nous ta parole de réconciliation, tu nous invites nous aussi à nous relever et à "rentrer chez nous", c’est-à-dire à "entrer dans ton repos" (1ère lect.), pour y vivre dans la Paix et la Joie de ton Esprit. »


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