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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

vendredi, 4ème semaine du temps ordinaire

On peut s’étonner que Saint Marc, d’ordinaire si sobre, consacre pas moins de 16 versets à un récit où n’interviennent ni Jésus, ni ses disciples. A moins qu’il ne soit question indirectement aussi bien de Notre-Seigneur que des disciples à travers le sort qui est réservé au Précurseur ?
Au cœur de l’intrigue se situe le personnage d’Hérodiade : c’est elle qui suscite le débat autour de Jean ; on peut supposer que connaissant le point vulnérable de son mari, elle ait pris l’initiative de faire danser sa fille - une princesse ne dansait pas devant des convives - pour séduire Hérode, et obtenir la tête du Baptiste. Le soi-disant « Roi » - qui n’est en fait que Tétrarque - n’est qu’un sous-fifre, une marionnette entre les mains de son épouse illégitime ; la fille n’est qu’un objet de convoitise pour Hérode et un moyen pour assouvir la vengeance de sa mère ; le Baptiste n’est qu’un gêneur dont il faut définitivement fermer la bouche. Rien d’humain dans tout cela : tout au long du récit, les acteurs sont esclaves de leurs passions : de la jalousie à la haine meurtrière en passant par la concupiscence. Si au début du récit Hérode garde une certaine ouverture à la lumière - il « aimait entendre Jean » et « le protégeait » - sa conscience succombe au vin et à la passion luxurieuse, au point de s’engager à la légère devant ses courtisans.
Le comportement d’Hérode annonce l’attitude d’un autre représentant du pouvoir, Pilate, engagé malgré lui dans un procès qui s’ouvrira bientôt. De part et d’autre, l’inculpé est traîné devant le tribunal en raison de jalousies. Pilate en est conscient et tente de défendre Jésus ; mais devant la pression du Grand Prêtre et de son entourage, il ne veut pas prendre parti en faveur de l’Innocent. Pour ne pas être discrédité auprès de l’Empereur, il préfère livrer le Prisonnier entre les mains de ses accusateurs, et laver les siennes en signe de désapprobation.
Dans les deux cas, la trahison a lieu au cours d’un repas : celle de Judas au cours de la dernière Cène, celle de Jean Baptiste au cours d’un banquet royal. Il est significatif que l’Evangile se poursuive par le récit d’un autre repas, au cours duquel Notre-Seigneur va préfigurer l’Eucharistie en multipliant les pains. Ce repas sera suivi de l’épisode de la marche de Jésus sur la mer, symbolisant sa victoire sur la mort.

« Seigneur donne-nous de lire les événements de notre vie, en particulier les plus sombres, à la lumière de ta victoire pascale, afin que nous ne cédions ni à la tentation du découragement, ni à celle de devenir complice des forces du mal ; mais que nous poursuivions paisiblement notre route sur le chemin de l’Evangile, les yeux fixés sur Celui qui "est à l’origine et au terme de notre foi" (He 12,2) : "Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui, et pour l’éternité" (1ère lect.) »


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