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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Sainte Agathe, vierge et martyre

On peut facilement imaginer la joie des Apôtres au retour de leur première mission. Tous rassemblés autour du Maître, il lui raconte les merveilles qu’ils ont accomplies en son nom. Joie de rendre grâce pour les œuvres de puissance de la Parole mais aussi joie de retrouver Jésus et de venir se ressourcer auprès de lui. Car, si ce jour-là l’enthousiasme était grand chez les apôtres, la fatigue devait l’être aussi. Jésus les avait envoyés sillonner les routes de la Galilée, sans argent, sans tunique de rechange, avec pour tout bagage un simple bâton. Aussi, si certains leur offrirent l’hospitalité, d’autres, sans aucun doute, la leur refusèrent. Certains jours, la faim dut se faire sentir et les nuits ne furent pas des plus confortables.

Jésus, ému par leur joie, est aussi rempli de sollicitude devant leur fatigue. Il les invite à se retirer à l’écart dans un endroit désert pour se reposer un peu. Se reposer. Il s’agit d’entendre ici bien plus qu’un simple repos physique. Car, si Jésus veut conduire ses apôtres au désert, ce n’est pas seulement pour les dégager de la pression d’une foule qui continue à les assaillir de ses demandes au point qu’ils n’ont même plus le temps de manger. N’oublions pas que dans la Bible le désert est le lieu de la rencontre avec Dieu. Et précisément, ici, Jésus part avec eux dans la barque qui doit les y conduire. Quelques chapitres plus haut dans son évangile, saint Marc nous avait dit que Jésus, après voir appelé à lui ceux qu’ils voulaient, en avait institué douze pour être avec lui. Nous comprenons alors qu’en invitant ses apôtres à venir se reposer au désert avec lui, c’est sur ce qui fait le cœur de leur appel que Jésus les amène à se recentrer : demeurer en lui, partager son intimité et nourrir les mêmes sentiments que lui.
Mais quels sont ces sentiments ? La suite de l’évangile nous éclaire à ce propos. La foule qui a vu Jésus s’embarquer avec les douze, anticipe le lieu où ils vont accoster. Les précédant donc, elle les attend. Jésus, nous dit l’évangéliste, voyant cette masse de gens, « fut alors saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »
« Fut saisi de pitié », littéralement : « fut ému jusqu’aux entrailles ». L’expression n’est pas neutre et renvoie exactement à ce qu’éprouva le Père de la parabole du fils prodigue lorsqu’il l’aperçut, au loin, revenant auprès de lui (cf. Lc 15,20).
C’est toute la compassion de Jésus qui s’exprime ici. En lui, le cœur du Père se penche sur la misère de son peuple. Devant ces hommes et ces femmes qui sont comme perdus, ne sachant plus à qui se fier, c’est toute la sollicitude du « Bon Pasteur », venu rassembler par sa Parole les enfants de Dieu dispersés par le péché, qui transparaît.
Jésus enseigne ici à ses apôtres en quoi consiste réellement le repos qu’il leur a promis : habiter la tendresse du Père pour son peuple. Que ce soit dans le désert ou au milieu de la foule, le disciple devra toujours essayer de demeurer en ce lieu de repos qui est un peu comme le centre de gravité de sa vocation.
Qu’à la suite des apôtres, nous continuions nous aussi l’apprentissage de notre vocation de disciple pour que là où Jésus nous enverra, nous puissions porter un fruit de miséricorde qui ramène vers le cœur du Père.


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