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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

5e dimanche du Temps Ordinaire

C’est un appel pressant qui résonne dans l’évangile de ce jour. Appel pressant adressé par Jésus à ses disciples, mais qui nous rejoint, par-delà les siècles, dans l’aujourd’hui de notre existence. Ces paroles du Christ font suite à l’évangile des béatitudes. Ce sont donc des paroles de vie qui nous ouvrent au bonheur de la possession de la vie éternelle. D’une certaine manière, elles sont une invitation à choisir la vie, à dire « oui » à la vie de Dieu. Comment ? En accueillant la vérité de ce que nous sommes.

Car, en effet, dans ces paroles de Jésus, c’est bien de notre identité de chrétiens dont il est question : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ». Remarquons que Jésus précise que nous ne sommes pas simplement « sel » et « lumière » mais « le » sel de « la terre » et « la » lumière « du monde ».
« Du monde » : Ces paroles sont aussi celles d’un envoi en mission. Etre et agir chrétien se retrouvent ainsi liés, le second ne se révélant tel que dans la mesure où il découle du premier.
Par l’emploi des articles définis, ces paroles nous révèlent encore que cette mission de « saler » et d’« illuminer » le monde nous est propre et que personne ne l’accomplira à notre place. Elles nous invitent donc à être responsables de ce que nous sommes en tant que chrétiens.

Revenons sur l’image du sel. Le sel est utilisé pour conserver et maintenir saine la nourriture. Quelle est la nourriture des hommes si ce n’est la présence du Christ dans ses sacrements, sa Parole et dans l’action aimante et miséricordieuse de son Esprit ? C’est donc à nous qu’il revient de garder vive la conscience de la présence du Christ-Sauveur au milieu des hommes, particulièrement dans la célébration de l’Eucharistie, mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse et dans l’annonce de la puissance de salut qui réside dans son Evangile.
Le sel est aussi ce qui relève le goût et la saveur des aliments. Ainsi, le chrétien est appelé à améliorer la « saveur » de l’histoire des hommes. Cela, il le réalise tout particulièrement en vivant des trois vertus théologales qu’il a reçu le jour de son baptême. Ce qui nous vient de Dieu nous rend toujours plus homme, car toujours plus à son image et à sa ressemblance. Par la foi, l’espérance et la charité, nous sommes donc invités à illuminer et humaniser un monde qui vit dans la nuit de la défiance, du désespoir et de l’indifférence. La première lecture nous le rappelait : « Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. »

Le lien est ainsi fait entre le « sel » et la « lumière ». L’invitation que le Christ nous adresse à faire resplendir la « lumière » aux yeux de tous signifie que toute notre vie devrait être le reflet de la flamme de l’Esprit Saint dont nous avons reçu la marque au baptême et qui désormais habite en nos cœurs (cf. 2 Co 1, 22).
Cette flamme, lorsqu’elle est vivante, se manifeste à travers les œuvres de charité comme nous l’avons déjà souligné, mais aussi à travers la proclamation de l’Evangile, de la Bonne Nouvelle du salut offert à tous en Jésus-Christ mort et ressuscité. Dans le discours qu’il a tenu le 11 mars 2006 à l’occasion du quarantième anniversaire du Décret « Ad gentes » du Concile Vatican II, Benoît XVI rappelait que « l’annonce et le témoignage de l’Évangile sont le premier service que les chrétiens doivent rendre à chaque personne et au genre humain tout entier, appelés à transmettre à tous l’amour de Dieu qui se manifeste en plénitude dans l’unique Rédempteur du monde, Jésus Christ » (DC 103 (2006), p. 506).
Ce service de l’annonce de l’Evangile sera fécond, il sera vraiment « service de charité », s’il ne repose pas sur nos propres forces mais si « c’est l’Esprit et sa puissance » qui se manifestent à travers lui (cf. 2ème lecture).
Une flamme naturelle, aussi faible soit-elle, soulève toujours le lourd manteau de la nuit. Combien plus une flamme, nourrie de la grâce même de la vérité et de la charité divine, de « la puissance de Dieu », ne dissipera-t-elle pas les ténèbres du mensonge qui donne l’illusion de pouvoir vivre sans Dieu et de la mort qui s’ensuit !

« Caritas Christi urget nos – l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14). Tout au long de l’histoire de l’Église, des fidèles ont témoigné de cela en lançant des initiatives et des œuvres en tout genre pour annoncer l’Évangile au monde entier et dans tous les secteurs de la société. C’est là une invitation pérenne pour chaque génération chrétienne afin qu’elle mette en œuvre avec générosité le mandat du Christ.

« Seigneur Esprit-Saint, apprends-nous comment professer notre foi, faire don de notre amour et communiquer notre espérance. Fais de nous le peuple des Béatitudes pour que nous soyons le sel de cette terre et la lumière de ce monde qui a tant besoin de ta grâce qui sauve et introduit dans la vie éternelle. »


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