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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

mercredi, 6ème semaine du temps ordinaire

La cécité. Quoi de plus expressif pour symboliser la conséquence du péché qui enferme l’homme dans l’obscurité de la nuit, le coupe d’une relation simple et directe avec ses frères et avec le Seigneur. A travers le récit de la guérison de l’aveugle, c’est l’œuvre de salut opérée en chacun par notre Seigneur Jésus-Christ que Marc nous donne à contempler. Celui qui est la « lumière du monde » vient rejoindre l’homme au cœur des ses ténèbres pour le faire naître à la lumière de la vie.
Il est intéressant de s’arrêter sur le déroulement de cette guérison. L’évangéliste ne dit pas que Jésus est sollicité pour guérir cet homme mais pour le toucher. Il le prend par la main pour le conduire hors du village c’est-à-dire à l’écart de la foule pour être seul avec lui. C’est dans son intimité même que Jésus commence par faire entrer cet homme. C’est ainsi que s’initie son chemin de guérison.
Dans un deuxième temps, Jésus lui met de la salive sur les yeux. Nouveau contact entre Jésus et l’aveugle. La valeur curative qui était accordée à cette époque à la salive et que Jésus utilise ici manifeste bien à cet homme que sa guérison est en train de s’opérer. Mais, en même temps, Jésus lui montre que c’est de l’intimité retrouvée avec lui qu’elle naîtra, bien plus que d’un prodige miraculeux. Il peut alors lui imposer les mains en signe de sa toute-puissance qui désormais ne pourra qu’être bien interprétée.
Jusque-là pas un mot. Etonnant. Peut-être pas tant que cela. On ne peut toucher quelqu’un qui se trouve à distance. Par contre, on peut lui parler. Le toucher présuppose donc une proximité plus grande que la parole. Le fait que Jésus touche cet homme avant même de lui parler manifeste encore davantage qu’à la base de cette guérison se trouve une proximité restaurée avec lui. Et lorsque Jésus se met à lui adresser la parole, nous devons remarquer que ce n’est pas pour lui faire un discours, mais pour lui poser une question : « Est-ce que tu vois quelque chose ? » Jésus l’invite à prendre la parole. Et pas à n’importe quel sujet. Précisément, sur sa guérison, pour se l’approprier. Jésus peut dès lors lui imposer une seconde fois les mains. Accueillie pour ce qu’elle est, la lumière de Dieu peut faire son œuvre. La guérison se fait totale et l’homme retrouve complètement la vue.
Survient une recommandation pour le moins surprenante de la part de Jésus. « Jésus le renvoya chez lui, nous rapporte saint Marc, en lui disant : ‘Ne rentre pas dans le village’. » Si Jésus le renvoie « chez lui » en lui ordonnant de ne pas revenir dans le village c’est que précisément ce-dernier n’est pas son « chez lui ».
La guérison du Seigneur a opéré quelque chose de radicalement nouveau dans la vie de cet homme et lui a ouvert la porte de son véritable « chez lui » : une relation d’intimité avec Dieu que désormais il est appelé à garder précieusement dans le quotidien de ses journées. Ne pas revenir dans le village peut signifier pour cet homme : ne pas revenir en arrière dans l’obscurité de ses anciennes habitudes, ne pas laisser s’obscurcir la lumière intérieure qu’il porte désormais en lui. Il est appelé désormais à demeurer dans l’intimité lumineuse de la communion avec le Père dans laquelle Jésus l’a rétabli.


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