Homélie
Saint Polycarpe, évêque et martyr
Le cas qui nous est présenté ici est celui d’un exorciste qui, sans être disciple, se sert du nom de Jésus pour chasser les démons. Le cas devait être fréquent au premier siècle. Pensons aux exorcistes juifs que Paul rencontre à Ephèse et qui adjurent les esprits mauvais « par ce Jésus que Paul annonce » (Ac 19,13).
Que faire si quelqu’un, sans être disciple, agit au nom du Christ ? Telle est la question devant laquelle se sont trouvés les disciples et qu’ils ont résolu en chassant le protagoniste d’une telle action. La réponse de Jésus est tout autre : « ne l’empêchez pas d’agir ! » Personne ne peut agir avec la puissance du Christ et aussitôt après parler mal de lui. Voilà le critère de discernement : le lien, la cohérence entre l’action au nom de Jésus et la parole sur Jésus. Et quelle peut être la parole sur Jésus si ce n’est l’expression de mon attachement ou de mon indifférence voire de mon opposition par rapport à la personne même de Jésus ? Autrement dit la parole que je porte sur la personne de Jésus reflète l’existence et la qualité de ma foi.