Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

mercredi, 22ème semaine du temps Ordinaire.

Après la libération du possédé dans la synagogue de Capharnaüm, saint Luc nous rapporte ici la deuxième manifestation de toute-puissance de la part de Jésus au début de son ministère public.

Certains voient dans le récit de la guérison de la belle-mère de Pierre un deuxième exorcisme. Ils s’appuient sur le fait que du temps de Jésus la fièvre était considérée comme le signe d’une possession par une force étrangère. Néanmoins, le récit de ce miracle diffère d’avec le premier. Ce dernier avait eu lieu en public dans la synagogue. Ici, nous sommes dans « la maison de Simon » et Andrée. Et c’est sans doute dans l’intimité quasi familiale de ses quatre premiers disciples que va avoir lieu l’action de Jésus. Quelles en sont les circonstances ? Une femme, la belle-mère de Simon, est alitée avec de la fièvre. Episode banal de la vie quotidienne. Pourtant son état semble préoccupant puisque on va jusqu’à implorer Jésus à son sujet (Cf. Evangile).
Ce miracle étonne par sa sobriété. Tout se déroule dans la discrétion, la douceur. Jésus s’approche et se penche sur cette femme. Il est debout, en mouvement ; elle, allongée et immobile, dormant peut-être d’un sommeil agité à cause de sa fièvre. Le contraste est saisissant.
Du coup, notre attention se focalise sur le geste de Jésus : « Il se pencha sur elle ». En Jésus, c’est le mouvement même de la vie qui vient à la rencontre d’une humanité inerte. En Jésus, c’est tout l’Amour de Dieu qui se penche sur la misère de notre souffrance et la fièvre de notre péché pour nous en libérer et nous relever. D’ailleurs, l’évangéliste nous rapporte qu’après avoir interpellé la fièvre, « à l’instant même, la belle-mère de Simon se leva, et elle les servait ». Mais le Fils de Dieu ne saurait imposer son salut. Il s’agit de l’implorer, de lui demander d’agir dans notre vie. Si nous le reconnaissons comme notre Seigneur et notre Sauveur alors il nous relèvera, il nous réveillera de notre sommeil, il nous ressuscitera de toutes nos morts.
Car c’est bien de résurrection dont il est question ici. Le verbe employé pour décrire l’action de se lever de la femme a la même racine que le terme « anastasis » utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner la résurrection de Jésus. Ce n’est donc que dans la lumière de la résurrection, que saint Luc a pu discerner dans la sobriété de cet événement l’action salvifique du Fils de Dieu.

Mais pour l’instant, c’est comme si Jésus voulait couper court à toute interprétation erronée des prodiges qu’il vient d’opérer. Il n’est pas un faiseur de miracles, un guérisseur de talent, tel que la foule qui vient à lui au coucher du soleil pourrait le laisser entendre. Son titre de « Messie » et de « Fils de Dieu » ne découle pas de cela. Ses miracles ne pourront être correctement interprétés qu’à la lumière de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. D’où le silence qu’il impose aux esprits mauvais.

Il semble que l’on ne puisse mettre la main sur la messianité de Jésus. Il s’en va dans un endroit désert pour prier. Jésus demeure ainsi mystérieusement insaisissable. Pourtant Seigneur « tout le monde te cherche ». Mais pour quelles raisons ? Peut-être dans l’espoir d’une action éclatante ? Peut-être aussi parce que ton action n’a pas su être perçue dans le quotidien d’une histoire ?

« Seigneur, nous voulons te présenter ce qui fait l’ordinaire de nos vies. Apprends-nous à y discerner la brise légère de ton œuvre de résurrection. N’est-ce pas là la Bonne Nouvelle que tu nous invites à proclamer à ta suite ? »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales