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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

mardi, 8ème semaine du temps ordinaire

Les sentences de sagesse du livre du Siracide (1ère lect.) n’ont rien perdu de leur à propos, et ont même un parfum d’Évangile. Ben Sira nous invite à une obéissance non pas servile, mais fondée sur un profond attachement au Dieu de la promesse : « C’est offrir un sacrifice de communion que de s’attacher aux commandements. C’est apporter une offrande de fleur de farine que de se montrer reconnaissant ». Dieu n’a guère besoin que nous lui offrions des animaux en sacrifice : « Si j’ai faim, irai-je te le dire ? Le monde et sa richesse m’appartiennent », précise le Seigneur dans le psaume de ce jour : « Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce, accomplis tes vœux envers le Très-Haut. Qui offre le sacrifice d’action de grâce, celui-là me rend gloire » (Ps 49). Or ce sacrifice d’action de grâce, c’est l’offrande de lèvres qui confessent son Nom (cf. He 13,15) et l’holocauste d’une vie qui se déroule en sa présence, sous son regard.
Ce qui fait la qualité de notre offrande, c’est l’amour qui l’anime, c’est-à-dire la gratuité du don que nous lui faisons généreusement : « Donne au Très-Haut selon ce qu’il te donne, sans être regardant, selon tes ressources. Car le Seigneur est celui qui paye de retour ». D’où la question de Pierre : « Que pouvons-nous attendre, nous qui avons tout quitté pour te suivre ? » - demande qui trahit le peu de gratuité de sa démarche.
La réponse de Jésus est à vrai dire assez mystérieuse. Dans l’énumération de la liste des renoncements, les personnes qui nous sont chères - « des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants » - sont encadrées par des objets – « une maison ou une terre » - qui soulignent le contexte familial de ces relations. Si nous offrons tout cela dans la gratuité de l’amour, c’est-à-dire si nous nous efforçons de vivre ces relations dans la vérité de sa Parole et dans la lumière de son Esprit, alors Dieu lui-même nous accueillera dans la grande famille de ses enfants (cf. Ep 2,19). Voilà pourquoi dans l’énumération de ce qui nous sera offert, ne figure plus le père, car nous n’en auront pas d’autre que celui des cieux.
Remarquons au passage qu’entre le Siracide et l’Évangile, la générosité de Dieu s’est démultipliée : « le Seigneur te payera de retour sept fois plus que tu n’auras donné » nous promet le premier, alors que Jésus annonce le centuple ! Quant aux persécutions, elles sont sans doute inévitables dès lors que nous cherchons à vivre dans la logique de l’amour, au cœur d’un monde marqué par l’individualisme : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître : si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi » (Jn 15,20). Cependant, que cette perspective ne nous décourage pas : « Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous » (Rm 8,18), lorsqu’il nous aura donné part, « dans le monde à venir, à la vie éternelle ».

« Seigneur, ne permets pas que nous nous laissions entraîner par l’inertie de notre nature blessée par le péché, qui nous pousse inexorablement à l’égoïsme. Donne-nous de réagir vigoureusement contre la tendance narcissique de notre culture individualiste, et apprends-nous à partager généreusement ce que nous avons et ce que nous sommes avec ceux que tu mets sur notre route. Nous serons alors vraiment tes enfants, et nous connaitrons la joie et la paix de l’Esprit, que nul ne pourra nous ravir. »


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