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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

vendredi, 8ème semaine du temps ordinaire

Jésus vient d’accomplir ce qu’on peut appeler une « entrée messianique » dans la ville Sainte. C’est à la lumière de cette révélation de son identité que nous sommes invités à lire la péricope de ce jour.
Les déplacements sont trop nombreux pour être anecdotiques : les différents espaces géographiques délimitent des unités textuelles qui structurent le récit. Il suffit de délimiter ces unités pour voir apparaître leur articulation :
-  la visite vespérale du Temple ;
-  l’épisode du figuier stérile ;
-  la purification du Temple ;
-  le constat de la malédiction du figuier ;
-  la leçon finale de Jésus.
Un simple regard sur la suite des épisodes résout d’emblée le problème écologique qui aurait pu nous troubler : pourquoi Jésus condamne-t-il ce pauvre figuier, alors que ce n’est même pas la saison des figues ? C’est bien sûr à la lumière des événements du Temple qu’il faut comprendre ce passage, qui à son tour va éclairer le geste prophétique posé par Jésus dans l’enceinte sacrée.
De quoi Jésus a-t-il faim ? Lui-même répond : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jn 4,34), c’est-à-dire de nous offrir le salut par la réconciliation avec Dieu son Père. Encore faut-il qu’il y ait une âme de désir qui soit disposée à accueillir le don de la grâce. Le figuier représente traditionnellement Israël ; les feuilles sont les œuvres stériles - les grandes cérémonies du Temple - qui reflètent davantage une volonté de manipuler Dieu qu’une vraie piété : l’accumulation des offrandes et des sacrifices visait à obtenir le pardon sans réelle conversion du cœur. Quant à la saison des figues, elle évoque le temps de la venue du Messie où le peuple saint pourrait enfin donner son fruit. Hélas les chefs du peuple n’ont de toute évidence pas su le reconnaître, puisqu’ils contestent la prétention de Jésus d’être l’Envoyé du Père ; aussi les figues - entendons les fils du peuple élu - ne sont-elles pas au rendez-vous du Messie.
Le geste prophétique posé par Jésus dans le Temple, conduit dans la pratique à mettre fin aux sacrifices anciens ; ce qui suppose que le temps d’attente et de préparation est venu à son terme, qu’un nouveau type de relation avec Dieu est instauré en la personne du Messie, seul grand Prêtre chargé de porter à Dieu l’offrande d’une prière qui lui soit agréable. Il est en sa Personne le nouveau Temple d’où s’élève l’adoration « en esprit et vérité » (Jn 4,24) qui soit digne du Père. C’est en lui, c’est-à-dire uni à lui par la foi, qu’il convient désormais de prier, et non plus dans un Temple de pierre dont le rôle est définitivement révolu.
Par deux fois, l’évangéliste précise que Jésus est obligé de quitter le Temple à la nuit tombante ; en clair : Dieu n’illumine plus ce lieu, qui ne s’éclaire qu’à la lueur des astres du ciel et non plus de leur Roi. La Jérusalem céleste, elle « n’a pas besoin de la lumière du soleil ni de la lune, car la gloire de Dieu l’illumine et sa source de lumière, c’est l’Agneau » (Ap 21,23).

« Seigneur, si "tu inspectes du regard" nos pauvres vies, elles ne pèseront pas lourd devant toi : tu risques de rester sur ta faim ! Mais ne maudit pas l’œuvre de tes mains : prends pitié de nous, et apprends nous à nous enraciner dans la foi, afin que la sève divine de l’Esprit rende féconds nos figuiers stériles et que nous portions du fruit en abondance dans le Royaume qui vient. »


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