Saintes Perpétue et Félicité, martyres

Dans cette parabole, un homme plante une vigne, objet de tous ses soins, et la confie à des vignerons, c’est-à-dire à des serviteurs. Plus tard, il envoie d’autres serviteurs réclamer le produit de la vigne. Ils sont maltraités et tués. Finalement vient le fils. Il est tué lui aussi, mais hors de la vigne, c’est-à-dire que sa dépouille est livrée aux bêtes sauvages.

L’attitude criminelle des vignerons est fondamentalement fratricide : ceux qu’ils massacrent sont des serviteurs, tout comme eux. Mais les vignerons ne se considèrent plus comme des serviteurs. Leur conciliabule trahit leur cœur : « tuons-le et nous aurons l’héritage » ; depuis quand les meurtriers reçoivent-ils l’héritage de la victime ? Ainsi, ces vignerons revendiquent l’autonomie, ils ne veulent plus rendre compte de leur gestion et s’érigent en maîtres du domaine. Par-dessus tout, en tuant le fils, ils montrent qu’ils ne connaissent pas la relation filiale, ils méconnaissent le maître du domaine comme Père, mais le perçoivent comme un rival.

Or, voici qu’après tant de patience, le maître de la vigne réagit subitement. Le jugement est prononcé contre les vignerons et les meurtriers finissent comme ils ont vécu : dans la violence. Quant à la vigne tant convoitée, elle est donnée à d’autres serviteurs ! C’est-à-dire que les nouveaux serviteurs ont accès l’héritage. La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, le fils unique, est devenue la pierre angulaire, tous les serviteurs sont devenus des fils : « c’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ».

Seigneur Dieu, au contraire des Chefs qui se reconnaissent dans les mauvais serviteurs mais ne renoncent pas à leur projet criminel, donne-nous d’aimer avec ferveur le Fils unique et de nourrir le profond désir de devenir des fils par lui et en lui. Et de témoigner ainsi de ton amour pour tous les hommes.