Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Navigation: Homélie

 

Homélie

Férie de Carême

Parmi les nombreux thèmes qui tissent l’évangile de ce jour, nous retiendrons celui de l’eau, comme le suggère la première lecture tirée du prophète Ezéchiel. La Tradition voulait que le premier malade qui se plongeait dans la piscine au moment où l’eau se mettait à bouillonner spontanément, fût guéri - les eaux bouillonnantes symbolisent l’eau vive, c’est-à-dire celle qui contient et transmet abondamment la vie, comme le décrit admirablement la première lecture.
Jésus se mêle spontanément à la société parallèle des blessés de la vie en attente d’un miracle qui changerait enfin leur triste sort. Ce ne sont pas les malheureux qui viennent à lui, mais ému de compassion, Notre-Seigneur s’approche d’eux sous la colonnade. Si nous interprétons le nombre des colonnes comme une allusion aux cinq livres de la Thora, et les trente-huit ans d’attente de l’homme malade comme un rappel des trente-huit ans d’errance du peuple au désert (Dt 2, 14), cette foule pressée autour de la piscine pourrait bien suggérer l’humanité religieuse cheminant péniblement à la lumière des textes préfiguratifs, et dans l’attente de leur accomplissement, qui ne peut venir que d’une intervention salvifique du Très-Haut.
C’est bien en ce sens qu’il faut entendre l’intervention de Jésus. Il n’est désormais plus besoin d’attendre que s’agitent les eaux d’en bas, dont l’action éphémère est toujours décevante. Dieu lui-même intervient : en son Fils Jésus-Christ il a ouvert les écluses d’en haut, le torrent de la miséricorde dévale « du côté droit de la façade du temple, assainissant tout ce qu’il pénètre et faisant apparaître la vie partout où il surgit (cf. 1ère lect.) ».
Par ce troisième miracle relaté par Saint Jean, Jésus veut signifier la venue des temps messianiques et l’accomplissement des promesses : « Alors se dessilleront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds s’ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie » (Is 35, 5-6). Non Messieurs les pharisiens, cet homme qui porte son grabat n’effectue pas un déménagement - ce qui est bien sûr défendu un jour de sabbat - mais il arbore son lit de souffrance comme le trophée de la victoire de Dieu sur sa maladie et le signe de sa réintégration dans le peuple des vivants.
On pourrait se demander pourquoi Jésus n’a guéri que ce seul malade, alors qu’ils étaient une foule sous les colonnades ? La réponse nous est sans doute donnée dans la remarque que Notre-Seigneur adresse à cet homme venu rendre grâce au temple : « Te voilà en bonne santé (physique). Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore ». La guérison corporelle annonce la guérison spirituelle que Jésus vient nous offrir à travers sa Pâques. S’il avait guéri tous les malades, Notre-Seigneur se serait défini lui-même comme un thaumaturge. La guérison d’un seul homme apparaît comme un signe, qu’il s’agit d’interpréter pour en décrypter le message universel. Or la lecture de l’intégralité du quatrième Evangile nous fait découvrir que le thème de l’eau conduit à la Croix. Le torrent coule, bouillonnant de vie divine, depuis que la lance a ouvert le côté droit du Temple (1ère lect.) - c’est-à-dire de l’humanité très Sainte de Notre-Seigneur. Heureux ceux qui « lavent et blanchissent leur robe dans le Sang de l’Agneau » (Ap 7,14) et « boivent les eaux de la source de vie » (Ap 7,17) : « la seconde mort n’aura aucun pouvoir sur eux » (Ap 20,6).


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales