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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Carême

La fête des Tentes fait mémoire du temps béni où Israël marchait au désert sous la conduite de son Dieu, dressant ses tentes autour de celle du Seigneur (Lv 23,34.42 ; Dt 16, 13), écoutant sa Parole et se conformant à ses volontés ; temps de fiançailles au cours duquel Dieu éduquait son peuple, le préparant à sa mission.
La commémoration annuelle de cette période fondatrice de l’histoire d’Israël, devait conduire à la conversion du cœur, à la repentance et au renouvellement de l’Alliance ; mais en réalité, la dimension festive - qui durait tout une semaine - avait peu à peu pris le pas sur la démarche de conversion. Voilà pourquoi Jésus se dissocie de ce rassemblement qui a perdu sa finalité. Lorsqu’il monte à Jérusalem, la fête en est déjà à la moitié de son déroulement ; et ce n’est pas au milieu de la foule que Notre-Seigneur se donne à rencontrer, mais au Temple, afin de rappeler à ses coreligionnaires que ce temps liturgique leur est donné pour revenir à la source et s’abreuver de la Parole du Dieu vivant qui les a libérés de l’esclavage d’Egypte.
« Le voilà qui parle et personne ne lui dit rien ! » Les chefs religieux sont bien trop occupés à s’exhiber à la fête pour se soucier de ce qui se passe au Temple. Aussi la foule est-elle laissée à ses propres cogitations. Entendant les murmures du peuple, « Jésus s’écria ». Le verbe utilisé est troublant, car il semble annoncer les cris de la foule réclamant la condamnation de Notre-Seigneur devant Ponce Pilate : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » (Jn 19,15) A l’Heure de la grande épreuve, Jésus ne dira plus rien. Il sera exécuté comme blasphémateur : « Suivant la Loi, il doit mourir, parce qu’il s’est prétendu Fils de Dieu » (Jn 19,7). C’est donc bien la question des origines qui est déterminante. Aussi Notre-Seigneur semble-t-il vouloir répondre par anticipation aux accusations portées contre lui ; il « crie » pour couvrir le tumulte et appeler à la conversion : « Moïse a lui-même prophétisé que "le Seigneur votre Dieu fera se lever au milieu de vous un prophète que vous devrez écouter" (Dt 18, 15). Sachez donc reconnaître le temps où Dieu vous visite : avez-vous trouvé dans ma parole quelque mensonge ? Les signes que j’ai accomplis au milieu de vous ne sont-ils pas suffisamment éloquents ? Alors si vous reconnaissez que je dis la vérité et que les œuvres que j’accomplis sont celles que le Père m’a données d’accomplir (Jn 5,36), pourquoi ne voulez-vous pas venir à moi pour avoir la vie (Jn 5,40) ? Votre refus, hélas, témoigne contre vous : si vous aimiez le Père, si sa parole demeurait en vous, vous croiriez en moi, son Envoyé. Mais vous ne me connaissez pas parce que vous ne connaissez pas le Père (Jn 8,19). Malheureux êtes-vous, vous qui mourez de soif dans le désert de ce monde, cherchant en vain à puiser dans vos citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau (Jr 3, 13), alors que Dieu a, pour vous, fait jaillir du rocher l’eau vive du salut (Dt 8, 16).

« Seigneur donne-moi la force de ne pas fuir le rendez-vous que tu me donnes au désert. Tant de haine se déchaîne contre ton Eglise accusée de tous les crimes de l’histoire. Je veux revenir à toi, et entendre ton appel : “Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ?” (Mc 8,29). Puis me laissant illuminer par ton regard de tendresse et de miséricorde, je veux te répondre : “Tu es la lumière du monde”. Je te choisis comme mon Seigneur et Sauveur, car “celui qui te suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie” (Jn 8,12)


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