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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Carême

Les avis s’opposent dans le Temple au sujet de l’identité de ce Rabbi qui est en train d’enseigner. Pour les uns, il est « le grand prophète » annoncé par le Deutéronome (Dt 18, 15-18), le nouveau Moïse que Dieu a choisi pour transmettre sa Loi et son enseignement. Pour d’autres, il est le Messie, attendu par Israël, envoyé par Dieu pour libérer son peuple du joug de ses ennemis et établir un règne de justice et de paix. Pour d’autres, enfin, cela ne peut être possible en raison de son origine galiléenne.

Toujours est-il que la polémique est violente au sein de la foule. L’occasion est trop belle pour les chefs des prêtres d’envoyer leurs gardes pour arrêter ce fauteur de trouble. Mais ces derniers reviennent bredouilles. Aux prêtres qui les interrogent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas ramené ? », ils répondent : « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! ». Ils ont été impressionnés par les propos de Jésus. Dans leur simplicité, ces hommes ont été stupéfaits et marqués profondément par ce qu’ils ont entendu de la bouche de Jésus.

De leur côté, les pharisiens réagissent avec colère et agacement et manifestent ouvertement leur animosité envers les paroles de Jésus. On a l’impression qu’ils leur restent totalement hermétiques, enfermés dans leurs préjugés sur ce Rabbi qu’ils voient comme un séducteur, un imposteur (Cf. Mt 27,63 ; Jn 7,12) qui trompe les gens ignorants par la fascination qu’il exerce sur eux. En fait, ils se situent du côté de ceux qui savent et pour eux, ceux qui suivent Jésus ne peuvent qu’être ignorants, inaptes à comprendre ce que l’Ecriture annonce.

Cependant, un homme du Sanhédrin adopte une attitude différente. Il s’agit de Nicodème. Il interroge : « Est-ce que notre Loi permet de condamner un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Que s’est-il produit pour qu’il se désolidarise ainsi de ses confrères ?
Saint Jean nous donne lui-même l’explication lorsqu’il nous dit que Nicodème « était allé précédemment trouver Jésus » (Cf. Jn 7,50). Lui aussi, tout comme les gardes, a été bouleversé par sa rencontre avec ce Rabbi de Nazareth qui parle avec autorité comme personne d’autre. Et la remarque qu’il fait devant les autres membres du Sanhédrin renvoie au seul lieu de discernement qui vaille : la Torah, qui accorde à tout accusé un droit de répondre aux accusations portées contre lui avant que soit prononcé le jugement (Cf. Lv 19,15 ; Dt 1,16-17).

Mais le Sanhédrin refuse ce droit à Jésus sous prétexte que l’Ecriture n’annonce aucun prophète provenant de Galilée. Ces hommes restent bien enfermés dans un savoir extérieur à l’Ecriture qui va jusqu’à l’instrumentaliser pour la faire corroborer leurs propres préjugés sur Jésus.
Comment pourraient-ils reconnaître Jésus pour ce qu’il est vraiment sans s’exposer à sa Parole ! Ce n’est que parce qu’ils ont couru ce risque que les gardes et Nicodème ont pu accéder au mystère de sa personne.

« Seigneur, donne-nous cette grâce de ne pas avoir peur de nous laisser saisir par ta Parole et de livrer tout notre être à sa lumière. Ce n’est que dans le rayonnement de sa tendresse que nous pourrons te reconnaître comme le Verbe de Dieu, l’Envoyé du Père, celui qui pour chacun d’entre nous est le chemin, la vérité et la vie. »


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