Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Navigation: Homélie

 

Homélie

lundi, 23ème semaine du temps Ordinaire.

Le sabbat participe de la sainteté du monde à venir, il annonce l’entrée du peuple dans le repos et la paix de Dieu. Pourtant ce jour est le jour des disputes. Ce n’est pas rare que Jésus soit interpelé ce jour là. Aujourd’hui saint Luc mentionne « un autre jour de sabbat », c’est-à-dire « encore une fois de plus ».

Cette insistance n’est pas neutre. Evoquer le statut du sabbat ne se limite pas à discuter sur l’opportunité de chômer tel jour, il concerne en effet le commandement central de la Torah. L’homme a été créé pour le sabbat, c’est-à-dire pour le jour de Dieu, pour voir le jour de la vie et de la liberté. Revenir fréquemment sur le sujet, accepter les assauts hostiles et répétés de ses détracteurs, est pour Jésus un moyen de montrer le cœur de sa mission et l’importance de son message. Notre Dieu est le Dieu de la vie, il est le Dieu qui sauve de toute aliénation et de toute mort.

C’est donc dans la synagogue, dans la maison de Dieu, que Jésus envisage la guérison d’un homme qui a perdu l’usage de sa main droite, c’est-à-dire la libération d’un homme dans l’impossibilité de travailler, d’un homme qui a perdu sa dignité.

Il s’agit pour ses adversaires et nous-mêmes d’une provocation claire.

Nous devons en effet nous laisser provoquer ainsi par Jésus. Car il y a de l’hypocrisie dans nos vies et cela lui déplait. Certes, nous ne sommes plus concernés par les prescriptions de la Torah, par les conventions sur « ce qu’il faut faire » et « ce qu’il ne faut pas faire » le jour du sabbat, mais nous nous en inventons d’autres, ce qui est pire.

Notre situation est bien la même que celle des pharisiens. Ils attaquent Jésus parce qu’ils sont obnubilés par la question de savoir « ce qu’on peut faire », alors ne pas faire le bien est faire le mal. Mais ils ne le voient plus, tout attentifs qu’ils sont à ne pas briser, déchirer ou broyer. Pourtant ils délient leur âne de l’étable pour le conduire à boire, mais sans voir, devant eux, au milieu d’eux, un homme lié, privé de sa dignité.

De la même façon, combien de fois aujourd’hui sommes-nous fervents à brandir la liberté chèrement acquise par les hommes, combien souvent avançons-nous des motifs religieux ou chrétiens qui riment avec respect et tolérance, et laissons-nous les frères qui sont en face de nous, au milieu de nous, dans l’ignorance de l’évangile ou pris dans l’esclavage de leurs fausses libertés ?

Jésus nous ramène à l’essentiel. D’abord convertir notre regard, pour voir l’homme en vérité, selon la place qu’il occupe dans la maison de Dieu, aux yeux de Dieu, et ensuite l’aider, au nom de cette vérité, à entrer dans le royaume de la vie, dans le jour du repos, dans la paix du Christ. Ainsi agissent ses disciples.


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales