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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint Nom de Marie,

Le héros est aux abonnés absents ! Le centurion dont Jésus vante la foi n’apparaît pas et ne parle que par amis interposés. L’homme envoie en effet deux délégations pour porter son message au Seigneur.

Nous ne le connaissons donc que par des intermédiaires. Les notables juifs tout d’abord, qui nous apprennent que l’homme a de l’amour pour le peuple élu, et qu’il a construit la synagogue, la maison de la prière. Voilà qui ne peut manquer de nous interpeller. Il est certes généreux de faire bâtir sur ses deniers une maison pour Dieu, mais cette maison est celle que fréquente un peuple étranger. Voilà qui fait un bel écho aux préceptes que le Seigneur nous donne d’aimer les étrangers et les ennemis. Jusqu’à bâtir la maison de leur prière, répond le centurion. En outre, il se met en souci pour un esclave, à qui il accorde de la valeur. Il le traite comme son ami ou son frère. Il le voit comme Jésus nous invite à regarder tout homme : comme un être aimé de Dieu. Ce centurion a beaucoup à nous apprendre.

Jésus se met en route vers cet homme qui appelle. Et voici une seconde délégation. Cet homme a de nombreux amis. A entendre les propos qu’ils transmettent, ce ne sont pas des courtisans. Le centurion est trop humble et trop vrai pour aimer les artifices d’une vie de cour. Ce sont donc de vrais amis, sur qui il compte pour le représenter personnellement. Il ne fait pas de différence entre la parole de ce groupe et la sienne, à part qu’il se juge indigne de parler face à face avec le Seigneur.

Sans doute aussi, puisqu’il aime le peuple d’Israël, connaît-il parfaitement la Loi. Demander à un juif de venir dans la maison d’un incirconcis est le mettre en position délicate. Et surtout, c’est le point qui retient évidemment notre méditation, il a confiance en la puissance de la parole de Jésus. A quoi bon se déplacer, quand une parole suffit ? Il fait se raisonnement par analogie avec son quotidien : lui, un subalterne, n’a qu’à donner un ordre pour que l’action soit entreprise par ses soldats. Combien plus Jésus, le maître de tout, peut-il changer le cours des choses et guérir l’homme malade ?

Pourtant Jésus ne donne aucun ordre ! Au contraire, il se tourne vers la foule qui l’accompagne et, admirant la foi du centurion, il signale combien elle sort de l’ordinaire. Le reproche n’est pas masqué. Nous qui suivons Jésus, nous ne sommes pas fidèles à notre vocation. Cet étranger croit qu’un ordre de notre maître peut sauver son esclave, et il l’obtient. Sans un geste, sans un ordre. Ce n’est pas, de la part de Jésus, une surenchère de puissance, une parole qui agirait sans même se dire, mais une réponse accordée à la demande : discrète, humble, aimante. Voilà ce que le Seigneur attend de nous. Lui est prêt à faire miséricorde, mais qui le lui demande ? Lui est prêt à pardonner, mais qui implore au lieu de concevoir la vengeance et proclamer la condamnation ? Il est prêt à faire jaillir la vie, mais qui l’appelle au lieu de rester fascinés par la puissance de la mort ? Il suffirait d’un mot de notre part, dans la confiance, dans l’espérance, dans l’amour, et la face du monde serait changée.

Donne-nous Seigneur de ressembler à ce groupe de notables juifs ou à ce groupes des amis du centurion. Que chaque fois que nous avons la joie et le privilège de pouvoir nous adresser à toi face à face dans la prière, nous sachions avoir pour nos frères une demande qui te permette de manifester ton salut dans leurs vies.


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