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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

samedi, 34ème semaine du temps ordinaire

Ces paroles de Jésus que nous venons d’entendre dans l’évangile ont dû marquer les Apôtres et même la conscience des premières communautés chrétiennes. En effet, le lecteur attentif de l’Écriture remarque sans peine que les thèmes de la vigilance, du combat spirituel et de la prière, sont au cœur non seulement des récits évangéliques, mais de toutes les lettres apostoliques et pastorales.
Dans la première partie de notre péricope, Jésus décrit très bien l’état de l’âme qui alourdie par « la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie » est attirée comme par une sorte de pesanteur irrésistible vers le bas. Entraînée dans cette spirale descendante, cette âme finit par se retrouver totalement prisonnière de ses passions, prise dans leur filet. Comme l’oiseau qui ne peut plus s’envoler vers le ciel, elle ne peut plus s’élever vers le haut.
Jésus nous met en garde contre l’attrait des réalités d’en bas qui conduit nécessairement à notre aliénation. En nous séduisant par elles comme par des appâts, l’adversaire n’a pas d’autre projet que de nous emprisonner dans ses filets. Voilà pourquoi notre Seigneur nous invite à rester éveillés et à prier en tout temps.
Le cœur qui reste vigilant et combat la somnolence spirituelle par une prière continue, demeure debout, tendu vers le ciel, vers le Christ, qui le précède dans la gloire. « Vous êtes ressuscités avec le Christ, nous dit saint Paul ; recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Col 3,1-4).
Participer à la résurrection de notre Seigneur et nous tenir debout dans sa gloire nous est donné dans la mesure où nous acceptons de mourir à ce qui nous alourdit et nous enchaîne à ce monde qui ne fait que passer. Dans la même épitre aux Colossiens, l’apôtre continue en nous disant : « Faites donc mourir en vous ce qui appartient encore à la terre : débauche, impureté, passions, désirs mauvais, et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles » (Col 3,5).
Nous avons donc un choix radical à poser. Saint Augustin l’explicite en ces termes : « l’amour de Dieu au mépris de soi » ou « l’amour de soi au mépris de Dieu ». Et attention à ne pas nous méprendre. Cette décision n’est pas à reporter au moment du jugement particulier après notre mort ou du jugement final lors du retour de notre Seigneur. Ce choix entre la cité terrestre et la cité céleste, nous avons à le poser à chaque moment de notre existence et c’est bien de l’orientation issue de l’ensemble de ces choix que dépendra l’ultime que nous poserons. Si notre cœur s’est habitué à tendre vers la terre, il lui sera bien difficile dans un ultime effort de se retourner vers le ciel. Par contre, si déjà ici-bas, il s’est habitué à tendre vers les réalités célestes, il lui sera beaucoup plus facile de reconnaître et d’accueillir la gloire de Dieu qui lui sera proposée en partage.
La vie chrétienne est un véritable combat. Mais n’oublions jamais que Dieu combat pour nous. De même que nous fortifions nos corps par la nourriture, l’exercice physique et une bonne hygiène de vie, nous devons ainsi fortifier notre esprit par l’accueil de la force de Dieu qui nous permettra de vaincre dans le combat. Où se reçoit cette force de Dieu ? Dans la communion avec lui à travers la prière, la lecture et la méditation des Saintes Écritures, la vie sacramentelle. Autant d’armes qui nous sont données pour garder vivante et vivifiante la mémoire du Seigneur en nous.
« Seigneur, daigne, selon la richesse de ta gloire, nous armer de puissance par ton Esprit pour que se fortifie en nous l’homme intérieur et que nous demeurions vigilants dans le combat. Seigneur Jésus-Christ, habite dans nos cœurs par la foi et enracine-nous dans l’amour (Cf. Ep 3,16). Que nous ne perdions jamais le souvenir de ta présence agissante en nos vies pour que le jour où tu te présenteras, nous puissions te reconnaître et te choisir pour l’éternité. »


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