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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de l’Avent

Tout au long du temps liturgique de l’Avent, le choix des lectures quotidiennes vise à une véritable pédagogie de la conversion. Chaque jour, les trois péricopes qui sont offertes à notre méditation, constituent comme un triptyque : la première lecture donne le thème général, le psaume reprend celui-ci sous forme de prière, et l’évangile en dévoile l’accomplissement en Jésus-Christ.
Isaïe nous annonce l’avènement d’un roi - il est issu “de la souche de Jessé, père de David”. Mais alors que la plupart des rois d’Israël déçoivent par leurs infidélités répétées aux exigences de l’Alliance, attirant le malheur sur le peuple, le souverain annoncé se tiendra sous l’onction du Très-Haut : « sur lui reposera l’Esprit du Seigneur ». Suit une énumération qui sera désignée par la tradition spirituelle sous le nom des « sept dons de l’Esprit » : esprit de sagesse et de discernement, de conseil et de force, de connaissance et de crainte. Ce dernier don étant énoncé par deux fois dans la prophétie d’Isaïe, une des deux occurrences sera remplacée par le don de piété dans les élaborations ultérieures.
Deux termes caractérisent le gouvernement de ce roi : la justice et la fidélité, qui conduisent à la paix. La justice arrachera jusqu’aux racines du mal ; la fidélité à l’Alliance lui donnera part à la force de Dieu ; de sorte que le Seigneur lui-même habitera au milieu de son peuple et se révèlera à lui sans réserve : « la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer ».
Devant de telles promesses, comment ne pas unir nos voix à celle du psalmiste qui implore Dieu de hâter la venue de ce Roi, afin que « fleurisse la justice » et qu’une paix durable soit instaurée dans le pays ?
Or dans l’Évangile, c’est précisément sous les traits de ce Roi « doux et humble de cœur » que Jésus se révèle à nous : « exultant de joie sous l’action de l’Esprit Saint » qui repose en plénitude sur lui en tant que Fils unique (don de crainte filiale), il « proclame la louange » (don de piété) du Créateur (« Seigneur du ciel et de la terre ») et se présente comme le vis-à-vis de l’Eternel auquel il est indéfectiblement uni par une connaissance réciproque « en Esprit et vérité » (Jn 4,23), c’est-à-dire dans l’amour.
La merveille que Dieu accomplit pour nous et dans laquelle il révèle sa paternité, c’est la vie qu’il nous offre en son Fils Jésus Christ. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! » Et que voyons-nous ? Un Roi intronisé sur la Croix, élevé entre ciel et terre pour le salut du monde, « dressé comme un étendard pour les peuples » (Ibid.). Telle est la chaire d’où Notre-Seigneur proclamera bientôt la réconciliation universelle, et d’où il attirera tout à lui (Jn 12,32).
C’est ainsi que lors de sa première venue, Notre-Seigneur Jésus Christ a accompli toute justice et révélé la tendresse du Père. Comme il l’a promis, il reviendra dans la gloire pour établir son Règne, où « fleurira cette justice, et où la paix règnera jusqu’à la fin des lunes. En lui seront bénies toutes les familles de la terre ; tous les pays le diront bienheureux » (Ps 72). Oui, « voici que le Seigneur va venir, et avec lui, tous ceux qui ont cru en lui » (Ant. d’ouv.). « Dans sa justice, il remettra leur récompense à ceux qui auront ardemment désiré sa venue dans la gloire » (Ant. com.), « ceux qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, le soleil et ses feux ne les frapperont plus, car l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur berger, il les conduira vers des sources d’eaux vives et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap 7,14-17).
En attendant ce jour béni, nous savons ce que nous avons à faire pour hâter son retour : partager à pleines mains, la miséricorde dont nous sommes les premiers bénéficiaires. N’est-ce pas la mission que le Seigneur laissa à ses disciples au matin de Pâques ? « Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : “La paix soit avec vous”. Il souffla sur eux et leur dit : “Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis” » (Jn 20,19.22-23). Désormais, la puissance de la Résurrection est à l’œuvre dans la miséricorde partagée : le loup peut habiter avec l’agneau, le léopard avec le chevreau, le veau avec le lionceau, la vache avec l’ourse. Car là où règne « la connaissance du Seigneur » - celle que révèle le Fils - « il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu » (1ère lect.).

« “Père, Seigneur du ciel et de la terre”, nous t’en supplions humblement : que l’Esprit Saint “remplisse nos cœurs comme les eaux recouvrent le fond de la mer” (1ère lect.), afin que nous connaissions le bonheur de te voir en Jésus, et de t’entendre dans sa Parole. Participant à la filiation de ton Fils Unique, nous pourrons alors devenir à notre tour des artisans de paix (cf. Mt 5,9), qui préparent la route à celui qui a « réconcilié toutes choses, sur la terre et dans le ciel, par le sang de sa croix » (Col 1,20).


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